Le Violeur de Tinder poursuivi pour d'autres affaires de viol
Il droguait ses victimes avant de les violer

Condamné à 18 ans de réclusion criminelle, le photographe marocain Salim Berrada, surnommé le Violeur de Tinder, n'est pas au bout de ses peines. Une autre affaire est toujours en cours pour viol avec soumission chimique.

À l'âge de 38 ans, le photographe marocain évoluant en France vient d'écoper de 18 ans de prison avec interdiction définitive du territoire français. Surnommé le Violeur de Tinder, Salim Berrada a été reconnu coupable de douze viols et trois agressions sexuelles sur des femmes rencontrées sur des applications en ligne. Des victimes qu'il attirait en faisant valoir sa qualité d'artiste photographe.

Viol avec soumission chimique 

Prononcé le 29 mars, ce verdict n'a pas signé pour autant la fin de cette affaire. Une autre instruction est toujours en cours et concerne cette fois-ci six autres victimes de " viol avec soumission chimique ". Les faits remontent en effet à 2019. Le photographe marocain venait d'être libéré après deux ans et demi en prison pour des accusations de viol.

Alors qu'il était toujours sous contrôle judiciaire, il reprend très vite son activité sur les applications de rencontre : son terrain de chasse préféré. Interdit d’exercer le métier de photographe, il se cache derrière des pseudonymes et multiplie les profils et les contacts avec des victimes potentielles. Visé par de nouvelles plaintes, il a de nouveau été mis en examen pour viols et agressions sexuelles. Cette enquête est toujours en cours.

Quant à la peine de 18 ans dont il vient d'écoper, elle concerne des faits perpétrés entre 2014 et 2016. Le Violeur de Tinder approchait des jeunes femmes via des messages en ligne en leur proposant des séances de photos. Mises en confiance par le photographe, ce dernier arrivait à les attirer dans son appartement parisien.

Violeur en série 

"La cour a retenu le caractère particulièrement organisé du processus, un mode opératoire éprouvé et le caractère sériel de ces crimes et délits, jugé particulièrement inquiétant, tout comme la multiplication du nombre de victimes dans un temps de plus en plus court notamment en 2016 " commente Thierry Fusina, Président de chambre à la Cour d'appel de Paris, cité par l'AFP.

Le caractère "sériel " des actes de Barrada a été démontré par les enquêteurs qui ont décrit un modus operandi toujours identique. Prétextant un shooting pour ses "muses", il arrivait à les attirer chez lui. Une « forme d’industrialisation » du processus avec un « cahier des charges précisément décrit dans plusieurs fichiers Excel », notent les enquêteurs. Un processus bien organisé et bien détaillé avec des phrases d’accroche, des propositions et des mots bien précis pour faire des compliments et piéger les victimes potentielles. Profitant de sa notoriété de photographe, il envoyait un grand nombre d'invitations et de sollicitations sur les applications de rencontre en jouant la carte du "chasseur de tête" ayant repéré un "super model".

Une fois accrochées, il les invite chez lui et leur propose un verre... Suffisant pour provoquer une ivresse rapide. Les plaignantes décrivent par ailleurs comment le comportement du photographe change brusquement en les agressant sexuellement et en les violant.

Il nie 

Des faits, qui ont été niés tout au long du procès par Salim Berrada qui n'a cessé de répéter que ces rapports sexuels étaient consentis. " J'aimerais juste dire que ce monstre qui a été dépeint pendant deux semaines, ce n'est pas moi. Je veux être jugé pour ce que j'ai fait, ni plus ni moins ", avait-il déclaré devant la cour. « Je suis profondément désolé pour tout le mal que j'aurais pu causer à chacune d'entre vous ", s'est-il adressé aux plaignantes.

En attendant les résultats de l'enquête en cours et le nouveau procès concernant les six autres plaintes, le Violeur de Tinder va purger sa peine dans une prison française. À sa sortie, il devra quitter immédiatement le territoire français.