Changement climatique. Plaidoyer pour une coopération Nord-Sud
Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.

Lors de la conférence de haut niveau tenue en marge du SIAM 2024, les enjeux liés à la recherche agricole face au changement climatique ont été au cœur des débats. Les ministres de l'agriculture du Maroc et de l'Espagne demeurent fermement convaincus de l'impératif d'une coopération régionale et internationale pour trouver des solutions efficaces.

Les experts ont analysé l'impact du changement climatique sur l'agriculture, mettant en évidence les défis majeurs tels que la baisse des précipitations, l'augmentation des températures et les événements météorologiques extrêmes. Ils ont également examiné les avancées de la recherche agricole dans le développement de pratiques et de technologies innovantes pour aider les agriculteurs à s'adapter aux conditions changeantes. A l’issue de la rencontre, le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a souligné que « nous sommes face à des chocs climatiques de plus en plus violents et fréquents, avec des extrêmes tels que les sécheresses d'un côté et les inondations de l'autre, rendant la situation imprévisible ». Selon lui, « résoudre cette équation complexe implique non seulement d'augmenter la production, mais aussi de diversifier les produits ».

Le ministre a noté qu’en parallèle, les ressources naturelles disponibles pour la production agricole sont en diminution, en particulier l'eau et le sol. Pour relever ce défi, il a insisté sur la nécessité de promouvoir la recherche, l'innovation et la créativité afin de développer des pratiques agricoles résilientes face aux chocs climatiques. Cette approche implique le développement d'espèces et de variétés résistantes, ainsi que de techniques permettant de s'adapter à la pénurie d'eau et aux variations de température.

Une coopération internationale s’impose

Sadiki reste convaincu que cette stratégie ne peut aboutir qu'avec une coopération régionale, notamment au sein de la région méditerranéenne et sur le continent africain, en collaboration avec les pays confrontés aux mêmes défis.

Luis Planas, ministre espagnol de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation.

De son côté, le ministre espagnol de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation, Luis Planas, a indiqué que « le changement climatique affecte à la fois l'Europe et l'Afrique, impactant également l'Espagne et le Maroc ». Il plaide ainsi en faveur du développement de deux stratégies principales. La première consiste à lutter contre le changement climatique, une responsabilité mondiale conformément aux objectifs de l'agenda 2030 des Nations Unies. Il insiste sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment par l'amélioration des pratiques d'élevage, et de favoriser la séquestration du carbone dans l'agriculture, soulignant également l'importance de s'adapter aux effets du changement climatique.

Dans ce contexte évolutif, il est impératif, selon Luis Planas , de trouver des solutions adaptées à cette situation. « Il est évident que le sud de l'Europe et le nord de l'Afrique font face aux mêmes défis, ce qui souligne l'importance de chercher de nouveaux domaines de coopération et de travail conjoint ». Dans cette perspective, il mentionne les initiatives que l'Espagne explore actuellement en matière de recherche et d'innovation.  Pour lui, il est crucial de renforcer la coopération entre l'Espagne et le Maroc, ainsi qu'entre l'Europe et l"Afrique.