Jazzablanca 2024 : Zucchero enfamme la scène Casa Anfa (Vidéo)
Le rockeur italien Zucchero en concert de clotûre de Jazzablanca 2024.

Dans le cadre de sa tournée mondiale intitulée Overdose d’Amore, la légende vivante du rock blues Zucchero a offert samedi 8 juin 2024 sur la scène Casa Anfa un concert exceptionnel en clôture de la 17ème édition de Jazzablanca. Grand amoureux du Maroc, le chanteur italien a partagé avec nous son penchant pour la musique Gnaoua qu’il trouve « hypnotique, inspirante et sensuelle ».

Venus nombreux l’acclamer, les festivaliers ont vibré aux rythmes des titres éclectiques de la star italienne, comme Senza una dona, Baïla Morena, il volo, World, ainsi que des titres spécialement composés pour le festival.

Vous avez déjà joué au Maroc mais c’est la première fois que vous vous produisez à Jazzablanca. Quel est votre sentiment ?

Je suis toujours heureux de revenir au Maroc, j’adore le pays, les gens, …Ce n’est pas ma première fois au Maroc, et avec mon groupe, on a joué dans plusieurs autres festivals. Je venais souvent en vacances, surtout à Marrakech, Fès, Essaouira …C’est un endroit magnifique pour jouer de la musique et passer de bonnes vacances.

Votre tournée mondiale tire son titre de votre hit « Overdose d’Amore » extrait de votre album Oro Incenso & Birra (en français : Or, Encens et bière) en 1989. Pourquoi ce choix ?

En fait, c’est le 35ème anniversaire de mon album best-seller Oro Incenso & Birra. Et j’ai décidé de faire cette tournée pour le célébrer, et je pense qu'un des hits principaux de l'album « Overdose d’Amore » reflète exactement ce dont le monde a besoin aujourd’hui, surtout avec ce qui se passe en Europe et en Israël, … je pense que c’est le bon titre pour ce que nous vivons actuellement.

Vous avez œuvré pour plusieurs causes humanitaires (covid, pluie tropicale, apartheid, …). Est-ce que vous vous considérez comme un artiste engagé ?

Oui, on a fait énormément de choses cette année : on a fait Pavarotti and friends, on a collecté des fonds pour des hôpitaux au Guatemala, au Libéria, … On a œuvré pour construire des écoles musicales pour les enfants dans le monde, … J’ai collaboré avec Peter Gabriel contre l’apartheid, j’ai fait un hommage à Freddie Mercury à Londres pour le sida, … L’important c’est de s’assurer que l’argent va au bon endroit et de travailler avec des gens en qui en a confiance.

Vous pensez que l’Art peut changer les choses ?

Ça serait super, mais on n’a ni le pouvoir de changer les mentalités des politiciens, ni celui d’agir sur le plan économique, mais on peut avoir un impact sur les jeunes générations. Je pense que si le monde continue à être ce qu’il est aujourd’hui, ce serait la fin de l’humanité. La musique peut toucher nos cœurs et l'important c"est de vivre en paix et dans la sérénité.

Vous avez partagé la scène avec des légendes musicales comme Pavarotti, Ray Charles, B.B. King, Miles Davis. …Quels souvenirs gardez-vous de ces stars ? comment a été l’expérience avec Miles Davis par exemple ?

Chaque collaboration m’a touché profondément, ce sont de grands artistes, ils sont de grands humanitaires et en même temps, ils sont humbles. On a bien matché et pas uniquement au niveau musical, car j’ai encore des relations qui durent dans le temps, comme avec Sting, puisque je suis le parrain de sa fille, et aussi avec Paul Young, Eric Clapton, Bono… Miles Davis a été le premier avec qui j’ai collaboré, à l’époque, c’était un géant du Jazz et moi, j’étais à mes débuts, il ne me connaissait pas du tout, il avait écouté une de mes chansons à la radio et il avait décidé de jouer avec moi. On a alors enregistré le morceau à New York et c’était une expérience très spéciale et incroyable !

Vous avez longtemps été inspiré par des rythmes afro-américains. Connaissez-vous un peu la musique marocaine ?

J’adore la musique Gnaoua. La première fois que je suis venu ici, j’ai été impressionné par cette musique hypnotique que j’adore toujours d’ailleurs. J’aime les rythmes et les sensualités qui s’en dégagent, c’est tellement bien et tellement inspirant … et je sais que beaucoup d’artistes comme Jimmy Hendrix et les Rolling Stones ont été impressionnés et influencés par cette musique, ses rythmiques et son côté hypnotique.

En 2014, Marcus Miller avait fait une fusion incroyable avec Maalem Baqbou à Essaouira. Pensez-vous faire un jour une fusion avec un maâlem Gnaoui ?

Pourquoi pas, j’aimerais bien, j’aimerais passer plus de temps au Maroc et aller explorer et puiser dans les racines Gnaoua.

Quel est le secret derrière votre célèbre chapeau ?

Mon grand-père portait des chapeaux et il était très charismatique. Quand j’ai commencé à faire de la musique, je voulais lui ressembler et du coup, je me suis mis à porter des chapeaux, puis avec le temps, c’est devenu comme une évidence ; désormais, il fait partie de ma personnalité, je ne peux pas chanter sans. J’ai encore mes cheveux (rires), mais j’adore les chapeaux.