Mission française. Ces écoles qui créent la division
Le collège Anatole France à Casablanca. Personne ne peut stationner. Même pas le dimanche et les jours fériés.

Le tribunal de première instance de Marrakech a prononcé un jugement en référé contre une école de la mission française qui a interdit l’accès à une élève voilée. La question est plus grave que ce fait divers.

Selon le prononcé du jugement, l’école a empêché l’étudiante d’entrer dans ses locaux, en raison du règlement intérieur de cet établissement qui interdit le port de tout habit ayant un lien avec la croyance religieuse. La réponse de l’école est que le système d’éducation français interdit le port de tout vêtement lié à des symboles religieux. 

N’empêche, la Cour a estimé que l’école n’avait pas le droit d’empêcher l’entrée de l’élève, ce qui est contraire à la Constitution marocaine et aux conventions internationales. Une pénalité de 5000 dirhams par jour de retard dans l’application du jugement a été infligée à l’acyle.

La question est beaucoup plus grave. Pourquoi des familles islamistes choisissent les écoles de la mission française et donc le système d’enseignement français pour leurs enfants? 

C’est une réalité et cela a été prouvé à plusieurs reprises, avec des ministres et des députés islamistes qui avaient des enfants en mission française. 

Ils veulent être français tout en imposant leur mode de vie et de pensée au système français sachant qu’à la base le choix est tout à fait libre. Personne ne les oblige à intégrer le système français, qu’ils paient très cher, il faut bien le dire. 

D’un autre côté, au moment de l’inscription, les parents ont dû lire le règlement intérieur qu’ils ont dû signer. Et comme, plaide l’école, ce règlement interdit les signes religieux. 

Si pour la Cour, l’interdiction est contraire à la Constitution marocaine, alors les règlements intérieurs de ces établissements sont  illégaux. Et donc, il faudrait les adapter en supprimant les articles controversés. 

C’est donc tout le statut des écoles des missions étrangères qui doit être revu. L’arrêt de la Cour indique que l’école française doit être une école comme les autres, respectant la religion du pays.Dans ca cas, il va falloir aussi adapter le système des vacances qui ne doit en aucune façon suivre le système français et imposer le calendrier marocain.

Il n’est pas judicieux de créer une différence entre les élèves du système marocain et ceux du système français. 

Il faut avoir de la cohérence. 

Et les différences, il y en a plusieurs. Les établissements français sont mieux soignés et mieux sécurisés que les établissements marocains. Les rues leur sont réservées pour les stationnements de leurs employés même pendant le week end et les jours fériés et les parents peuvent stationner en deuxième position lors des rencontres des parents. Impossible à imaginer pour les établissements publics où même les enseignants n’ont pas de zones de stationnement dédiées. 

Ainsi, certains trouvent qu’ils ont plus de droits que d’autres. Nous sommes loin de la constitution qui veille sur l’égalité entre tous les Marocains. 

La question qu’il faut poser aujourd’hui n’est pas de savoir si un élève peut arborer des signes religieux ou pas. Il s’agit de savoir pourquoi les Marocains choisissent la mission française qui est en principe destinée aux enfants des Français résidant au Maroc. Et là il y a du boulot.