FIAD 2024. Wamkele Mene plaide pour une Afrique entreprenante
Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLECAf;

Le secrétaire général de la ZLECAf, Wamkele Mene, plaide pour une Afrique entreprenante au FIAD 2024 insistant sur la nécessité de maximiser la coopération Sud-Sud. Il exhorte à un engagement total pour concrétiser cette vision.

« Le FIAD, est devenu une plateforme précieuse pour les perspectives africaines, facilitant des discussions ouvertes sur les défis et les opportunités du continent », déclare le secrétaire général de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf), Wamkele Mene en marge de la 7ème édition du FIAD organisé par le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank, en partenariat avec le Fonds panafricain Al Mada. Il affirme que ce « forum non seulement facilite les opportunités d'affaires entre les entreprises africaines et les partenaires internationaux, mais renforce également la coopération Sud-Sud et prépare les nations africaines à relever les défis du 21e siècle».

Promouvoir l'investissement

Cette année, le thème "Ici, nous investissons" résonne particulièrement avec les aspirations du continent à attirer des investissements stimulant la croissance économique et le développement durable, notamment avec la mise en œuvre effective de la ZLECAf depuis janvier 2021. Pour Wamkele Mene, l'investissement revêt une importance cruciale pour développer les infrastructures et la logistique nécessaires à un commerce transfrontalier fluide, en accord avec l'objectif d'intégration du marché de la ZLECAf.

Il note également que « l'investissement dans les secteurs manufacturier et industriel est essentiel pour construire des chaînes de valeur régionales, permettant la production de biens conformes aux normes continentales et internationales, et favorisant le commerce intra-africain ».

Reconnaissant que les pays africains ont besoin d'investissements pour transformer leurs chaînes de valeur, s'industrialiser et promouvoir l'inclusion économique et sociale, il insiste sur l'importance de renforcer la productivité et l'intégration économique pour améliorer la résilience face aux chocs économiques.

Booster le développement industriel

En 2019, la participation aux chaînes de valeur régionales en Afrique ne représentait que 2,7 %, bien en deçà d'autres régions comme l'Asie où elle atteint 47 %. Pour Wamkele Mene, la ZLECAf vise à rectifier cette situation en promouvant le développement industriel, la diversification économique et l'amélioration des chaînes de valeur régionales. À cet égard, il met en avant la Stratégie d'Engagement du Secteur Privé de la ZLECAf, axée sur des secteurs clés tels que l'agriculture, l'agro-industrie, l'automobile, les produits pharmaceutiques, ainsi que le transport et la logistique. Ces secteurs sont vus comme des moteurs potentiels pour le commerce intra-africain et la transformation des matières premières comme les fèves de cacao en produits finis sur le continent. »

ZLECAf, état d’avancement

Interrogé par l’Observateur du Maroc et d’Afrique sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de la ZLECAf, Wamkele Mene explique que le processus est déjà en cours. « Quarante-sept pays ont ratifié l'accord, et toutes les négociations des différents protocoles sont achevées. Nous sommes maintenant en phase de mise en œuvre », précise-t-il. Il ajoute que « le commerce se développe à travers divers secteurs et industries. Bien que les volumes de commerce ne soient pas encore aussi élevés que souhaité, c'est le début. Nous sommes satisfaits des progrès réalisés jusqu'à présent, car intégrer un marché aux économies si diverses est un défi considérable ».

Défis à relever

Sur le volet des investissements, Wamkele Mene affirme que la ZLECAf joue un rôle crucial en créant un environnement propice aux investisseurs en Afrique à travers le Protocole sur la Protection des Investissements. Il souligne également que la ZLECAf mobilise les différentes agences d'investissement du continent pour adopter une vision commune de la protection des investissements en Afrique.

Concernant les défis à relever, il insiste sur la nécessité de développer les infrastructures et évoque la problématique du coût élevé du financement du commerce, particulièrement préoccupant pour les entrepreneurs et les PME. Selon lui,« l'accès aux nouveaux marchés est également onéreux » et « le transport et la logistique représentent également des défis majeurs ». Cependant, W. Mene reste convaincu que « ces défis demeurent également des opportunités à saisir ».

Maximiser la coopération Sud-Sud

Pour réussir, le SG de la ZLECAf insiste sur l'importance de cultiver la confiance au sein de l'Afrique et de promouvoir une initiative "Afrique entreprenante". Cette approche vise à soutenir les entreprises locales, investir dans l'infrastructure, et encourager les jeunes entrepreneurs. «La ZLECAf facilite cette vision en supprimant les barrières commerciales, en renforçant la coopération pour développer des corridors commerciaux interconnectés et en promouvant l'industrialisation et l"utilisation des ressources africaines », explique-t-il.

W. Mene insiste sur la nécessité de maximiser la coopération Sud-Sud. Il exhorte à un engagement total pour concrétiser cette vision, en mettant en avant la responsabilité des Africains de faire progresser le continent vers la prospérité, avec le soutien des partenaires de développement à travers le monde.