La solidité du secteur financier confirmée par le CCSRS
Le secteur bancaire affiche des fondamentaux solides avec une augmentation de 20,4% des résultats agrégés des banques en 2023.

La dix-neuvième réunion du comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a confirmé la résilience et la solidité du secteur financier marocain, malgré des défis économiques mondiaux et nationaux persistants. Détails...

La 19ème séance du comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) s'est tenue ce mardi au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat. Les membres du comité ont examiné le rapport sur la stabilité financière pour l'année 2023 et évalué la progression de la feuille de route de stabilité financière couvrant 2022-2024.

Constats clés

Le CCSRS a relevé plusieurs points clés concernant l'économie mondiale et nationale. Malgré des tensions géopolitiques et économiques, l'économie mondiale a montré une résilience notable en 2023. Cette tendance positive a également été observée au Maroc, avec une croissance passant de 1,5% en 2022 à 3,4% en 2023. Toutefois, les prévisions pour 2024 indiquent un ralentissement à 2,8%, principalement dû à une faible production agricole, avant une reprise attendue à 4,5% en 2025.

En termes de comptes extérieurs, le déficit du compte courant s'est atténué en 2023 à 0,6% du PIB et devrait rester contenu à 1,7% du PIB en 2024 et à 2,7% en 2025. Les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib continueraient de se renforcer, assurant la couverture de près de 5 mois et demi d'importations de biens et services.

Secteur financier et bancaire

Les indicateurs de suivi montrent une solide résilience du secteur financier marocain. Le secteur bancaire, en particulier, continue d'afficher des fondamentaux solides avec une augmentation de 20,4% des résultats agrégés des banques en 2023, après une contraction de 13% en 2022. Le ratio de solvabilité moyen des banques est de 15,5%, et le ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 est de 12,9%, supérieurs aux minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement. Sur une base consolidée, ces ratios se situent respectivement à 13,5% et 11,6%.

Le crédit bancaire au secteur non financier a progressé de 2,7% en 2023 et devrait atteindre 4,4% en 2024, puis 5,2% en 2025. Cependant, le taux de sinistralité du secteur bancaire s'est établi à 8,5% à fin 2023 et à 8,8% à fin mai 2024, avec un taux de couverture de ces créances par les provisions autour de 68%.

Marché des services et des assurances

Le secteur des assurances a également montré une croissance stable, bien qu'à un rythme plus lent. En 2023, le chiffre d'affaires des assurances a atteint 55,9 milliards de dirhams, avec une progression de 3,9%, principalement portée par une augmentation de 5,8% de la branche non-vie. La branche vie, freinée notamment par le segment épargne, a connu une décélération sensible à 1,8%.

Le secteur a enregistré un résultat net de 4,2 milliards de dirhams, en progression de 6,2%, portant le taux de rendement des fonds propres (ROE) à 9,6%. Le ratio des plus-values latentes sur les placements s’est amélioré à 9,3%, dans un contexte de reprise du marché boursier, ce qui a eu un impact positif sur la marge de solvabilité du secteur, atteignant 330,4% contre 312,7% un an auparavant.

Perspectives et réformes

L'analyse du CCSRS met en évidence la nécessité de réformes continues pour assurer la stabilité financière. Le secteur de la retraite, par exemple, continue de faire face à des défis financiers significatifs. L'application des résolutions prises dans le cadre du dialogue social permettrait de reporter légèrement les horizons d'épuisement des réserves des régimes CMR-RPC et RCAR. Pour le régime général de la CNSS, la réduction de la durée minimale de cotisation donnera droit à une pension de 3240 à 1320 jours, avançant l'apparition du déficit global du régime et l'épuisement de ses réserves.