Vidéo - Benguérir. Une école verte d’excellence en ligne avec la «refondation» des relations maroco-françaises
L'école Jacques-Majorelle de Benguérir vue de l'intérieur

Fruit d’un partenariat inédit entre le réseau éducatif français OSUI-Mlfmonde et l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), l'école Jacques-Majorelle a ouvert officiellement ses portes le 6 septembre à Benguérir. Cette inauguration est porteuse de nombreux messages que résument pour l'Observateur du Maroc et d'Afrique (dans l'ordre de leur prise de parole) le directeur général de l’OSUI, Jean-Marc Merriaux ; le président de la Mlf-OSUI, Christian Masset et l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier.

Déjà dotée d’une école américaine, la ville verte de Benguérir dispose désormais d’un nouvel établissement scolaire d’excellence : l'école Jacques-Majorelle à Benguérir. Le réseau éducatif français OSUI-Mission laïque française monde (MlfMonde) auquel appartient cet établissement s’est appuyé sur l’UM6P pour lancer ce nouveau lieu du savoir qui accueille, à son démarrage, 64 élèves dans sa section petite maternelle. Un chiffre qui est appelé à augmenter rapidement, assure Hicham El Habti avec l’ouverture imminente du CHU de Benguérir dont l’effectif s’élèverait à 400 fonctionnaires.

En s’exprimant lors de la cérémonie inaugurale de l’école Jacques-Majorelle de Benguérir, tenue au sein de cet établissement le 6 septembre, en présence du gouverneur de la province de Rehamna, Aziz Bouignane ainsi que du président de la Mlf-OSUI, Christian Masset ; de l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier et du directeur général de l’OSUI, Jean-Marc Merriaux, le président de l’UM6P s’est félicité de l’ouverture, en un temps record, de la nouvelle école qui consolide la vocation de Benguérir comme pôle d’excellence en matières du savoir, de la science et de la connaissance. El Habti a beaucoup insisté sur la complémentarité entre l’offre d’enseignement de classe mondiale déjà assurée sur place par l’UM6P et la nouvelle école. Celle-ci est une antenne du groupe scolaire OSUI Jacques Majorelle Marrakech, comme l’explique le directeur général de l’OSUI au Maroc, Jean-Marc Merriaux dans cette interview croisée qu’il a accordée à L’Observateur du Maroc avec le président de la Mlf-OSUI et l’ambassadeur de France au Maroc.

L’OSUI compte 10 établissements ainsi que des antennes à travers le royaume totalisant 11.000 élèves, précise Jean-Marc Merriaux. «Ce que nous offrons, c'est bien sûr un cadre d'apprentissage avec des bâtiments adaptés et une équipe enseignante très engagée et motivée pour accompagner chaque élève dans ses apprentissages. Cela correspond également aux valeurs de l'association, qui souhaite accompagner le Royaume du Maroc dans son développement. L'université Mohammed VI fait partie de cet enjeu, et il était essentiel pour nous de construire cette relation, qui se concrétise aujourd'hui par la création d'un continuum entre l'école et l'université», ajoute-il. Et le directeur général de conclure : «C'est un très beau projet, marqué par l'excellence académique, qui s'inscrit dans une dynamique de coopération pédagogique entre la France et le Maroc.»

Le président de l'Office scolaire universitaire international (OSUI) a abondé dans le même sens. Et Christian Masset d’ajouter : «Notre réseau marocain est le plus important en Afrique, grâce à un partenariat de longue date avec le Maroc». Pour lui, l'implantation à Ben Guerir de la nouvelle école du groupe scolaire international Jacques Majorelle correspond à la vision de cette ville, «qui prépare l'avenir de notre siècle». «L'école incarne cette vision en étant à l'avant-garde et en portant ce qu'il y a de meilleur dans notre réseau, mais aussi en étant connectée au réseau MlfMonde», affirme-t-il.

De son côté, l’ambassadeur de France au Maroc rappelle que l'un des aspects les plus essentiels de la relation franco-marocaine est sa dimension humaine. Il illustre ses propos par ces chiffres : l'enseignement français au Maroc regroupe environ 50.000 élèves dans les établissements du réseau français dont fait partie l'OSUI. Ce réseau accueille plus de 80% d'élèves marocains. De plus, environ 50.000 Marocains étudient en France. «Beaucoup d'entre eux sont issus de lycées d'excellence au Maroc, comme celui qui se trouve à proximité (ndlr, l’UM6P) et dont certains élèves réussissent brillamment aux concours les plus difficiles, comme celui de l'École Polytechnique», souligne le diplomate.

Pour Christophe Lecourtier, être présent dans le continuum éducatif et de recherche à Benguérir, montre que la France veut rester un partenaire clé du Maroc dans la construction de l'avenir. «Ce qui m'a toujours frappé au Maroc, c'est la capacité de ce pays à regarder vers l'avenir avec détermination, confiance et énergie», lance-t-il au passage, affirmant que la vocation de la France est d'accompagner le Maroc dans ses grandes et petites réalisations. «Notre avenir commun repose sur des liens humains, géographiques et historiques, et nous sommes condamnés, dans le meilleur sens du terme, à inventer ensemble le futur», poursuit-il.

Lecourtier estime que la refondation d'une société commence par l'éducation des garçons et des filles, et assure que le Maroc est en train de réussir en cette matière avec brio dans un monde globalisé. Notant que le Maroc et la France ont des complémentarités et des complicités qui peuvent jouer un rôle important dans les 20 ou 25 prochaines années, notamment sur des questions cruciales comme l'énergie verte, la compétitivité économique, les relations entre l'Europe et l'Afrique, et la sécurité, l’ambassadeur partage sa conviction qu’hommes et femmes marocains et français construiront, ensemble, de beaux projets et relèveront les défis de l'avenir.

La nouvelle école est le premier fruit d'un partenariat inédit entre le réseau OSUI-MlfMonde et l'UM6P.

Nouvelle approche pédagogique

L'école Jacques-Majorelle de Benguérir se veut résolument innovante. Cet établissement, tel qu’il a été présenté lors de la cérémonie inaugurale, intègre des concepts avancés tels que l'apprentissage en plein air, des espaces inclusifs favorisant le bien-être des élèves, et des pratiques collaboratives engageant toute la communauté éducative.

Il a été également expliqué que l’école utilise des neurosciences pour structurer les activités et les temps de repos des élèves, avec comme objectif la création d’un environnement propice à l'épanouissement cognitif et social. L’établissement dispose d’un espace dit marmothèque spécifiquement dédié à la familiarisation avec les livres et la lecture, d’une bibliothèque numérique enrichie, de divers programmes scientifiques en plus d’une ferme pédagogique. Ceux-ci sont inspirés des modèles singapouriens, selon le staff dirigeant. L'école fait aussi, selon la même source, de la promotion du développement durable un pilier central de son projet éducatif. Son ambition est d’obtenir le label E3D (3D pour Démarche de Développement Durable). Cette distinction est attribuée en France aux établissements scolaires qui s'engagent dans une démarche active en faveur du développement durable.**related_articles[13938-Social Innovation Lab de l'UM6P. Quels impacts?]**