Entretien Hassan Kherjouj, expert en marketing numérique et développement informatiqueL’Observateur du Maroc et d’Afrique : Quel est l’objectif de cet atelier dédié au plaidoyer numérique pour le Sahara marocain ?Hassan Kherjouj : Il s'agit de savoir comment mettre à profit les algorithmes des plateformes et des réseaux sociaux pour promouvoir la cause nationale à l'échelle locale, régionale et internationale. Cette thématique est rarement traitée ou proposée dans les formations ou autres ateliers car la numérisation, en soi ,reste absente dans le processus du plaidoyer marocain pour son Sahara.L’objet donc de cet atelier est de mettre les algorithmes des plateformes sociales au service de la cause nationale en analysant et expliquant leur fonctionnement aux bénéficiaires qui seront ses futurs « ambassadeurs cybernétiques ». En termes pratiques, comment peut-on mettre les réseaux sociaux au service de la cause nationale ? Pour commencer, il faudrait identifier le type de data disponible dans les provinces du Sud. On pourrait par la suite promouvoir le patrimoine culturel local, mettre en évidence sa richesse, mettre en valeur les atouts naturels et les spécificités du Sahara marocain que ça soit en termes sociaux, culturels, historiques ou encore artistiques. Cela peut se faire via des pages dédiées sur les réseaux sociaux. Des pages spécialisées qui proposent des contenus variés et adaptés selon les cibles.Si une page s’adresse à un public averti, le contenu sera plus intellectuel et pertinent avec par exemple des données historiques montrant la marocanité du Sahara et l’attachement des tribus sahraouies aux différentes dynasties marocaines. Pour un public jeune, on peut proposer un contenu axé sur les arts, la musique et la chorégraphie sahraouis qui sont d’une grande beauté et qui restent mal connus même au Maroc. Pour les globetrotteurs, une page dédiée aux circuits et aux merveilles du Sahara... Ce sont là quelques exemples seulement. Il faut dire que l’on ne manquera pas d’inspiration vu l’énorme potentiel et data locaux il suffit de bien cibler, bien construire son discours et surtout bien présenter et proposer son contenu.Autre élément important pour toucher le plus grand nombre d’internautes dans le monde, proposer un contenu dans plusieurs langues : Arabe, français, anglais, espagnol, chinois... N’oublions toutefois pas la grande importance des productions audiovisuelles qui touchent un large public.La marocanité du Sahara c’est une évidence mais il faut le rappeler et l’expliquer au monde aussi avec des productions audiovisuelles de qualité. Quand vous dites contenu consistant, que désignez-vous au juste ?Nous avons au Maroc un énorme potentiel, des esprits brillants et des académiciens, jeunes et vétérans, qui maîtrisent le dossier du Sahara et son histoire. Pourquoi ne pas mettre à profit toutes ces potentialités via des capsules digests, bien construites, pertinentes pas trop longues pour raconter le Sahara marocain, raconter son histoire.Ces capsules pourraient aussi parler de l’art et du patrimoine culturel sahraoui, de la cuisine sahraouie, des habitudes et us locaux, de la nature et la diversité naturelle du Sahara, de l’économie locale... Nous aurons l’embarras du choix. Il suffit de bien travailler ce contenu, le présenter d’une manière séduisante et savoir le promouvoir sur les réseaux sociaux.Pour cela, on doit analyser le profil de la cible, des followers, leurs centres d’intérêt et surtout savoir répondre à leurs attentes en investissant les moteurs de recherche. C’est ainsi qu’on pourrait attirer, séduire, convaincre et puis fidéliser en gagnant de nouveaux amis de la cause nationale et du label Maroc. C’est un combat parallèle qui concerne tout un chacun ayant un contenu original ou la capacité d’en proposer. Il ne faut surtout pas le rater, son impact est énorme.