Agression sexuelle à Tanger : Les féministes appellent à des mesures urgentes
La fille de Tanger, victime d'une tentative de viol collectif

L’affaire d’agression sexuelle contre « la fille de Tanger » ne cesse de susciter les réactions. Les activistes féministes entrent en ligne et réclament l’application de la loi et le renforcement de l’arsenal juridique pour une meilleure protection des femmes et des filles.

Réagissant par rapport à l’affaire d’agression sexuelle collective de la « Fille de Tanger », l’Association Tahadi pour l’égalité et la citoyenneté (ATEC) a appelé au renforcement de la protection des femmes et à l’activation de la loi 103-13 et du Code pénal contre tout ceux commettant des actes criminels et violents portant atteinte à l’intégrité physique et psychique des femmes.Viol collectifExprimant son « mécontentement et sa tristesse face à ces actes honteux et répréhensibles », l’ATEC les qualifie de « tentative de viol collectif sur la jeune femme ». L’association déplore « la dégradation des valeurs chez certains jeunes (mineurs et adultes) qui ont choisi d'adopter un comportement violent et haineux envers les femmes et les filles, spécialement contre la jeune victime de Tanger considérée comme « cible vulnérable».« Notre travail quotidien auprès des femmes dans différentes régions du Maroc confirme que la violence sous toutes ses formes continue d'exister, malgré les politiques publiques mises en place », explique Bouchra Abdou, directrice de l’ATEC. Une violence qu’il est souvent difficile de prouver comme le note l’activiste. « Si cette affaire a engendré des suites judiciaires grâce à la vidéo partagée sur les réseaux sociaux, elle soulève toutefois la question de milliers d'autres cas de harcèlement et de tentatives de viol dans les espaces publics, au travail et sur les réseaux sociaux passant souvent sous silence et que les victimes peinent à « prouver », ce qui complique leur accès à la justice », déplore Abdou.Comment prévenir ?La solution ? « La bonne volonté de l’Etat reste insuffisante en l'absence de mesures concrètes, des ressources humaines et financières nécessaires pour mettre en œuvre les politiques de lutte anti-violence basée sur le genre. Les programmes éducatifs nationaux, à ce titre, sont directement responsables de tels comportements. L'absence d'une approche de genre dans les salles de classe limite l'inculcation de valeurs humaines aux générations futures », développe la directrice de l’ATEC.Cette dernière note le rôle primordial des médias nationaux dans la protection des femmes et des filles en mettant en lumière sur leur souffrance au quotidien liée à la violence basé sur le genre. « Sans un engagement sérieux de ce secteur vital, ces problématiques resteront absentes du débat public », insiste Abdou.Tolérance Zéro « Nous appelons les autorités compétentes à instaurer en urgence des législations pénales dissuasives pour sanctionner les coupables de violences et de violences numériques contre les femmes, compte tenu de la portée limitée de l'application de la loi 103.13 relative à la violence à l'égard des femmes et des filles », ajoute l’ATEC dans son communiqué.Cette dernière réclame égalementla la tolérance Zéro pour les agresseurs et l’engagement de poursuites judiciaires contre les auteurs de crimes liés à la discrimination de genre. Aussi d'accélérer le traitement de ce type de plaintes.L’association réclame également la mise en place de programmes de sensibilisation niveau des collectivités territoriales à travers des panneaux publicitaire et en informant le grand public par rapport aux dangers de la violence contre les femmes et des moyens d'accès à la justice pour réparation de préjudice. « Un rôle qui devrait être partagé avec les médias nationaux qui doivent contribuer activement à l’ouverture du débat public sur violations graves des droits et de la dignité des femmes » conclut Abdou.