Christophe Lecourtier : «Le Maroc et la France, un tandem capable de parler à l’Afrique, à l’Europe et au monde de la manière la plus exemplaire possible pour montrer la voie»
Christophe Lecourtier s'exprimant lors de la cérémonie d'annonce de la nouvelle programmation culturelle

«L’Institut français du Maroc porte les relations du cœur entre le Maroc et la France» a affirmé Christophe Lecourtier en présentant officiellement, le 3 octobre à Rabat, la programmation culturelle 2024-2025 de l’Institut français du Maroc. L’ambassadeur de France souligne, au micro de L’Observateur  du Maroc et d’Afrique, l’importance des évènements culturels, comme ceux portés par cet Institut, «pour raviver la flamme de la conscience de ce qui se passe» en matière environnementale, comme en d’autres matières.

L'Institut Français du Maroc (IFM) dévoile sa nouvelle programmation culturelle pour 2024-2025, placée sous le thème du "Vivant". Ce cycle s’annonce riche et diversifié avec des événements artistiques et scientifiques qui interrogent le rapport de l’humain à la nature, à l'écologie et aux enjeux environnementaux. Le "Vivant" est une invitation à repenser la place des êtres humains au sein de la biosphère, tout en mettant en lumière les liens d'interdépendance entre ceux-ci et leur environnement.

L’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, souligne, au micro de L'Observateur du Maroc, que la France et le Maroc sont en pointe sur de nombreuses initiatives concernant la lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, le diplomate s'inquiète que certains puissent ressentir une certaine lassitude face aux grandes réunions politiques et diplomatiques. Selon lui, «il est absolument nécessaire de renforcer la sensibilisation, notamment auprès des jeunes, par des moyens qui ne se limitent pas aux grandes déclarations internationales». Lecourtier a la conviction que l'approche culturelle peut raviver la conscience écologique à travers des moments non conventionnels comme des représentations artistiques, des conférences ou des bandes dessinées.

Parmi les événements phares de cette saison, plusieurs spectacles marquants sont à noter. La pièce de théâtre "Extrêmophile", fruit de la collaboration entre l'autrice Alexandra Badea et le microbiologiste Bernard Ollivier, explore les environnements océaniques extrêmes.

De son côté, GdRa mêle danse, musique et science dans "Au milieu des terres". Pour approfondir la réflexion sur l’avenir de la Méditerranée, cette compagnie traite de sujets de brûlante actualité comme l'exil en lien avec l'écologie. Ce croisement des savoirs entre artistes et scientifiques, et également avec des philosophes est l'une des marques de fabrique de cette programmation ambitieuse qui associe le public à ce brainstorming visant l’action.**related_articles[14849-Après l’escale réussie de Bibliotobiss à Dakhla. L’Institut français du Maroc veut aller encore plus loin au Sahara marocain ]**

La directrice générale de l'Institut Français du Maroc, Agnès Humruzian, rappelle l'urgence de la transition écologique, un sujet crucial pour les sociétés marocaines et françaises. «C’est un thème qui est au cœur de très nombreux projets que porte l’Institut Français du Maroc avec ses partenaires locaux», précise-t-elle, rappelant également les actions culturelles de la France au Sahara marocain, avec notamment les écoles françaises à Laâyoune et Dakhla, ainsi que le centre culturel itinérant, le Bibliotobiss ayant eu un français l’année dernière dans les provinces du Sud du Royaume.

Le thème du Vivant ne se limite pas aux arts de la scène. L’exposition "Le Monde sans fin", tirée de la bande dessinée éponyme de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, propose une vulgarisation des défis énergétiques et climatiques, tout en offrant un regard humoristique sur les enjeux écologiques actuels. S’y ajoute l'exposition "Oasis" du photographe Seif Kousmate, qui dresse un portrait sensible des défis environnementaux et économiques que rencontrent les oasis marocaines aujourd'hui.

Le cinéma occupe également une place centrale dans cette saison avec des projections telles que "Animal" de Cyril Dion et "Animalia" de Sofia Alaoui, en plus d'une rétrospective dédiée à la réalisatrice marocaine Dalila Ennadre. Le cinéma d’animation, dont la marraine cette année est Sofia Elkyari, sera lui aussi à l’honneur. Cette talentueuse réalisatrice a déjà entamé une tournée à l’Institut français du Maroc pour présenter ses quatre films. Les festivités ne s'arrêtent pas là : la programmation musicale, avec des événements comme les Nuits du Ramadan et la célébration du Nouvel An amazigh, met en avant la richesse des scènes musicales marocaine et française.

Agnès Humruzian a également annoncé que l’institut organisera des événements dans des zones rurales, en collaboration avec des partenaires locaux, en utilisant notamment le Bibliotobiss, renforçant ainsi la présence culturelle française dans tout le pays. Cette approche multidisciplinaire, de proximité, est au cœur de cette nouvelle saison. Comme l'a affirmé Christophe Lecourtier, elle porte la noble ambition, à travers la sensibilisation de proximité d’un large public, des deux côtés de la Méditerranée, d’accélérer la transition écologique.**related_articles[14849-Après l’escale réussie de Bibliotobiss à Dakhla. L’Institut français du Maroc veut aller encore plus loin au Sahara marocain ]**