Nasser Bourita : «Ce qui est sorti au Luxembourg est un non-évènement» 
Nasser Bourita

«On ne peut pas usurper la compétence des organes des Nations Unies. L’affaire du Sahara a son propre cadre exclusif qui est le Conseil de Sécurité», a affirmé, avec fermeté, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. S’exprimant sur la décision de la CJUE lors d’un point de presse donné ce mardi 8 octobre à Rabat à l’issue de ses entretiens, tenus le même jour, avec le président du gouvernement régional des Iles Canaries, Fernando Clavijo, Nasser Bourita a déclaré que cette décision n’a absolument aucun impact sur le dossier du Sahara. Voici un large extrait des explications de Bourita à ce sujet.

«Premièrement, comme l’a bien précisé le communiqué du ministère des Affaires étrangères, nous ne commenterons jamais le fond de la décision parce qu’elle ne nous concerne pas, étant donné que nous ne sommes pas partie prenante.

Il y a deux volets, un concernant l’affaire du Sahara marocain. Et l’autre concernant les relations commerciales avec l’UE.

Le volet concernant le Sahara marocain, ce qui a été annoncé au Luxembourg est un non-évènement. Pourquoi ?

Premièrement, parce que l’affaire du Sahara a son propre cadre de discussion, c’est celui du Conseil de sécurité et l’ONU et nulle part ailleurs.

On ne peut pas usurper la compétence des organes des Nations Unies. L’affaire du Sahara a son propre cadre exclusif qui est le Conseil de Sécurité.

Ce n’est donc ni l’affaire d’un organe judiciaire régional, ni d’un quelconque juge.

D’ailleurs, j’ouvre ici une parenthèse, pour dire que c’est étrange que les juges ayant rendu le verdict le 4 et leur mandant s’est terminé le 6. Six parmi eux, au moins, sont partis. C’est un fait sur lequel on peut s’interroger. Parmi les six, même le président du tribunal lui-même a vu son mandat le 6 alors que le verdict a été rendu le 4. Donc, pour ce qui est de la compétence, celle-ci est clairement établie quant à la partie pouvant se prononcer sur la question du Sahara. Pour ce qui est de la dynamique, celle-ci est elle aussi claire. C’est la dynamique impulsée par SM le Roi. C’est la dynamique de soutien à la souveraineté du Maroc, à son intégrité territoriale et au Plan d’autonomie. C’est tout ce qu’il y a.

Aujourd’hui, 19 pays de l’Union européenne expriment leur soutien à cette position. Des pays importants tant pour ce qui est de leur lien avec la région, comme la France et l’Espagne, qu’au vu du poids au sein de l’Union européenne. C’est le cas de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Belgique, le Luxembourg, la Hongrie, la Tchéquie, l’Autriche, entre autres. Ce soutien s’est également traduit de la part d’autres pays par l’ouverture de nombreux consulats. L’appui à la souveraineté du Maroc a été aussi exprimé par de grandes puissances et par des pays qui sont membres permanents du Conseil de sécurité. Donc, je le redis, ce qui est sorti au Luxembourg est un non-évènement et n’a absolument aucun impact sur la question du Sahara.

Celui qui juge le 4 et part le 6, sa connaissance de la question est clairement superficielle. De ce fait, son impact est totalement nul.

Le Maroc, comme l’a précisé le communiqué du ministère des Affaires étrangères, ne s’inscrira jamais dans un partenariat qui touche à sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale. Jamais !

Et le Maroc considère que ladite décision concerne les Européens en premier. Ce sont eux qui doivent lui trouver une solution. Le Maroc n’est pas concerné. Il appartient aux pays européens ayant affirmé tenir à leur partenariat avec le Royaume de montrer comment maintenir ce partenariat en trouvant des solutions. Parce que les constantes du Maroc et ses lignes rouges sont claires et indiscutables.»