PLF2025. Mesures de soutien au pouvoir d'achat
Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’économie et des finances.

Augmentations de salaires, subventions pour les produits de première nécessité, incitations fiscales, suspension de droits douaniers pour l’importation de produits jugés essentiels… Le projet de loi de finances 2025 propose quelques mesures pour soutenir le pouvoir d’achat. Détails…

La ministre de l’économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a révélé les détails du budget de l’année 2025. Malgré les incertitudes économiques internationales, la ministe a projeté une croissance de 3,3% pour 2024, soutenue par des performances encourageantes dans les secteurs non agricoles et exportateurs. Elle a mis en avant les bons résultats du secteur automobile et des phosphates, ainsi qu'une augmentation significative du tourisme, avec 11,8 millions de visiteurs.Selon la ministre, le projet de loi de finances pour 2025 se concentre sur quatre grands défis : le renforcement de l'État social, la consolidation de l’investissement et de l’emploi, la poursuite des réformes structurelles et la durabilité des finances publiques. La généralisation de la protection sociale, notamment via l'assurance maladie obligatoire, sera une priorité.Une réponse aux défis sociauxAvec une allocation de 16,5 milliards de dirhams destinée à la subvention de produits essentiels tels que le gaz butane, le sucre et la farine, le gouvernement montre sa volonté d’accompagner les ménages dans un contexte économique toujours plus complexe.Ce plan s'inscrit dans un cadre plus large de 20 milliards de dirhams alloués au dialogue social, avec un objectif de près de 45 milliards de dirhams d'ici 2026. La ministre a insisté sur l’importance de ces mesures, en réponse aux demandes croissantes de la population face à l’inflation et aux crises successives, notamment celle de l’eau et les récentes catastrophes naturelles.Réforme fiscale. Vers un allègement de l’impôtL'une des réformes majeures concerne l'impôt sur le revenu, avec la révision des taux et un relèvement du seuil d’exonération à 40 000 dirhams par an. Cette initiative vise à soulager les salaires inférieurs à 6 000 dirhams par mois. De plus, un abaissement du taux marginal d’imposition de 38% à 37% a été annoncé, renforçant l'engagement du gouvernement à alléger le fardeau fiscal des ménages.Stabilisation des prix Pour stabiliser les prix sur le marché national, des exonérations de TVA seront appliquées à certaines importations essentielles. La ministre a également souligné la suspension des droits de douane sur l'importation de produits alimentaires clés, tels que les animaux vivants et la viande rouge, pour l'année 2025. Le riz et l’huile d’olive vierge font partie aussi de la liste.Logement. Un engagement durableDans le domaine du logement, la ministre a précisé que depuis octobre, plus de 25 000 familles ont profité du programme d’aide directe pour l’acquisition de leur résidence principale. Nadia Fettah a également affirmé que ce programme se poursuivra en 2025, tout comme les initiatives visant à éradiquer l’habitat insalubre et à améliorer les conditions de vie des ménages.Renforcement de l'état socialLe premier enjeu consiste à renforcer l'État social, notamment par la généralisation de la protection sociale. Cela inclut l'assurance maladie obligatoire pour toutes les catégories sociales, soutenue par un budget annuel d'environ 10 milliards de dirhams (MMDH). Le gouvernement prévoit également d'augmenter les allocations familiales : 250 dirhams pour chaque enfant scolarisé parmi les trois premiers et 350 dirhams pour les enfants en situation de handicap, tandis que les enfants non scolarisés bénéficieront de 175 dirhams.Pour les orphelins, le soutien sera de 375 dirhams par enfant parmi les trois premiers, avec un minimum de 500 dirhams par famille. Ce programme mobilisera 26,5 MMDH en 2025, et des réformes concernant la retraite et l'indemnisation pour perte d'emploi seront également étendues.En matière de santé, le gouvernement s'engage à poursuivre la réforme du système national pour garantir l'accès aux soins pour tous. Cela passera par l'amélioration des infrastructures hospitalières et la construction de nouveaux centres universitaires à Agadir, Laâyoune, Errachidia, Béni Mellal et Guelmim, tout en modernisant les centres existants