Zones industrielles. Vers une nouvelle dynamique
L’AZIAN Business Forum 2025 a réuni à Casablanca les acteurs industriels et logistiques autour d’un objectif : bâtir un modèle de croissance durable et inclusif. Trois partenariats concrets ont été signés pour renforcer l’écosystème de la zone d’Aïn Sebaâ–Hay Mohammadi.
La 4ᵉ édition de son Business Forum tenue à Casablanca a rassemblé plus de 400 participants autour d’un enjeu central : l’interconnexion entre zones industrielles et logistiques pour accélérer le développement économique et créer de l’emploi. Une réalité de terrain s’est exprimée : celle d’un tissu productif qui cherche à monter en gamme, à mieux se structurer, mais aussi à devenir un levier d’intégration sociale et territoriale.Une ambition portée par le terrainLa Zone industrielle d’Aïn Sebaâ–Hay Mohammadi n’a plus besoin de faire ses preuves. Centenaire, elle regroupe aujourd’hui plus de 500 entreprises, irrigue une trentaine de secteurs et assure 38 000 emplois directs. Mais elle se sait attendue au tournant. L’enjeu ? Transformer ce capital industriel en moteur d’un nouveau cycle de croissance, plus compétitif et résilient.Mohammed Fikrat, président de l’AZIAN, l’a martelé dès l’ouverture : « Le forum est une force de proposition tournée vers l’avenir ». L’événement ne se contente plus d’être un rendez-vous institutionnel ; il devient une plateforme d’action, au service d’un développement plus ancré dans les réalités locales.De son côté le ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri a affirmé :« Renforcer les liens entre les écosystèmes industriels historiques et les politiques d’emploi est une priorité ». Il a appelé ainsi à une révision du Code du travail pour en faire un outil à la fois de compétitivité économique et de justice sociale et a réitéré que l’intégration des jeunes, qu’ils soient diplômés ou non, reste au centre de la stratégie gouvernementale.Trois conventions signées En marge de l’événement, trois partenariats ont été scellés. Un premier accord, conclu avec INGELEC, prévoit des conditions commerciales préférentielles ainsi qu’un accompagnement technique personnalisé au profit des entreprises membres. Un deuxième partenariat, signé avec GMHD, permettra aux membres de bénéficier de tarifs avantageux sur une large gamme d’équipements et services. Enfin, une convention avec Neo School vise à faciliter l’accès à une éducation de qualité pour les enfants des collaborateurs des entreprises membres de AZIAN.Vers un modèle plus inclusif et durableAu cœur des échanges, une conviction a émergé : l’essor industriel du Maroc ne se fera pas sans une approche fine et intégrée des enjeux logistiques. Tables rondes et keynotes ont mis en lumière les failles persistantes – accès au foncier, flux inadaptés, formation insuffisante – mais aussi les leviers à activer. Moncef Belkhayat, président de H&S Invest Holding, a plaidé pour un changement d’échelle : « Il faut penser en logique de territoire, pas d’usine isolée ».S’il reste des défis à relever notamment la coordination inter-institutionnelle, l’anticipation des besoins en compétences et l’adaptation réglementaire, l’ambition reste de bâtir un modèle industriel marocain compétitif, aligné sur les standards internationaux, mais aussi profondément enraciné dans ses territoires.À travers ce forum, Casablanca envoie un signal : il ne s’agit plus simplement de produire plus, mais de produire mieux, en réseau, et au service d’un développement durable. Et ce sont les zones comme Aïn Sebaâ–Hay Mohammadi, autrefois simples espaces industriels, qui en deviennent les têtes de pont.