Iran. La grève des routiers annonce un soulèvement populaire
La grève nationale des routiers iraniens, lancée le 19 mai, s’est étendue à plus de 125 villes dans 30 provinces. Il s’agit de l’un des mouvements de protestation professionnelle les plus vastes de ces dernières décennies.
L’incapacité du régime à répondre aux racines de la crise – inflation, corruption systémique, inégalités – fait de cette grève un potentiel catalyseur de protestations bien plus larges, voire d’un soulèvement populaire similaire à celui de 2022, mais à une échelle supérieure.Alors que la grève entre dans sa deuxième semaine, aucun signe d’essoufflement n’est observable. Les chauffeurs montrent une cohésion sans précédent, transformant leur mouvement en un levier politique majeur. Les routiers assurent plus de 90 % du transport de marchandises du pays, avec environ 900 000 chauffeurs et 400 000 camions actifsLe déclencheur fut une explosion meurtrière à Bandar Abbas, ayant causé la mort de nombreux chauffeurs et la destruction de leurs camions. Ce drame a provoqué une vague d’indignation dans le secteur du transport routier. Aujourd’hui, cette grève représente de provoquer l’effondrement total de l’économie iranienne, déjà confrontée à une inflation à deux chiffres, à l’effondrement de sa monnaie nationale et à une corruption systémique, avec des répercussions bien au-delà des revendications professionnelles.Les routiers assurent plus de 90 % du transport de marchandises du pays, avec environ 900 000 chauffeurs et 400 000 camions actifsPour Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance iranienne, « tant que ce régime restera en place, la pauvreté, la corruption et la discrimination persisteront. La seule voie est celle de la protestation et de la résistance pour récupérer la souveraineté nationale. »