Taxis vs VTC : l’Intérieur réaffirme l’interdiction
Taxis Vs VTC, un bras de fer qui dure depuis des années

Alors que la tension persiste entre chauffeurs de taxis et conducteurs opérant via des applications de transport, le ministère de l’Intérieur campe sur sa position : le transport de personnes à titre onéreux sans autorisation est illégal et seuls les chauffeurs agréés peuvent exercer. Abdelouafi Laftit l’a rappelé clairement dans une réponse adressée au Parlement.

« Toute activité de transport sans autorisation ou tentative d’intervention illégale sera sanctionnée », tranche le ministre de l’Intérieur dans une réponse à une question écrite du groupe Haraki au Parlement. Dans sa réponse, Laftit rappelle que conformément à la législation en vigueur, l’utilisation de véhicules privés à des fins de transport rémunéré sans autorisation constitue une infraction. « Toute intervention illégitime de la part d’acteurs non habilités, y compris les chauffeurs de tax, pour tenter de faire obstacle à ces pratiques, est également illégale et passible de poursuites judiciaires », insiste le responsable.Une réponse claire et ferme du ministère de l’Intérieur qui confirme sa position par rapport à la pratique du transport rémunéré, déjà exprimée en commentaire du conflit opposant les chauffeurs de taxis aux conducteurs VTC. Un bras de fer qui dure depuis plusieurs années et qui reflète les secousses d’un secteur en pleine mutation, pris entre cadre légal « flou » et des innovations technologiques rapides.IntransigeanceFace à cette montée des tensions, souvent relayées sur les réseaux sociaux et engendrant parfois des confrontations violentes, le ministère de l’Intérieur maintient une ligne claire : seuls les chauffeurs disposant des autorisations requises ont le droit d’exercer. Abdelouafi Laftit a par ailleurs souligné que les forces de l’ordre restent mobilisées pour intervenir en cas d’incidents.Mettant en garde contre toute tentative d’interférence non autorisée lors d’altercations sur la voie publique, le Ministre a précisé que de tels actes sont passibles de poursuites judiciaires.Une réforme en gestationLe ministère ne ferme toutefois pas la porte à une modernisation du secteur. Abdelouafi Laftit a confirmé qu’un chantier de réforme est en cours, en concertation avec plusieurs départements ministériels. Objectif : encadrer l’activité des plateformes numériques tout en respectant les lois en vigueur.Pour l’heure, le cadre légal reste strict. L’utilisation de véhicules privés à des fins commerciales, sans autorisation, demeure interdite. Des textes comme le Dahir 1.63.260 et la loi 52.05 encadrent le transport rémunéré, avec des sanctions allant de la saisie de véhicule à des poursuites judiciaires. En attendant une réforme en bonne et due forme qui pallie au vide légal concernant ces plateformes de transport, les autorités jouent la carte de la fermeté.Conflit Le différend entre taxis et VTC ne date pas d’hier. À Casablanca, Rabat, Marrakech ou Tanger, des altercations ont régulièrement éclaté ces dernières années entre taxi drivers et conducteurs opérant via des plateformes numériques. En cause : une concurrence jugée déloyale par les premiers et un exercice illégal du transport.D’un côté, des professionnels titulaires d’agréments souvent coûteux et contraignants. De l’autre, des conducteurs indépendants séduits par la flexibilité des applications de mobilité, plébiscitées par une partie croissante des usagers pour leur accessibilité et leur simplicité.