La loi sur le Conseil de la presse est une étape importante pour protéger la profession des intrus et opportunistes se cachant derrière TikTok et YouTube, souligne l’Association Nationale des Médias et des Éditeurs (ANME) dans un communiqué publié ce mercredi 9 juillet.
L’ANME considère que le projet de loi 25-22 relatif au Conseil National de la Presse, dans sa version actuelle, constitue « un outil efficace pour mettre fin aux manifestations de désordre et d’anarchie dont souffre la profession, devenue parfois un refuge pour ceux qui n’ont pas de métier, en l’absence de régulation et de reddition des comptes ».
L’association précise, dans un communiqué, que la version actuelle du projet est le fruit de « consultations et d’échanges de visions entre les différents acteurs influents du secteur, et qu’elle constitue une étape importante vers la consécration de l’indépendance de la profession, le renforcement de son rôle sociétal et institutionnel, ainsi que sa protection contre les pratiques portant atteinte à sa crédibilité, qu’elles proviennent de certains de ses affiliés ou d’intrus et opportunistes se dissimulant derrière les plateformes sociales et les applications telles que TikTok et YouTube ».
L’association souligne la nécessité de mobilisation et de vigilance afin de protéger la presse professionnelle et les entreprises médiatiques sérieuses et structurées « contre les phénomènes d’escroquerie et d’usurpation, qu’ils proviennent de ce que l’on appelle à tort "la presse militante” ou "la presse politisée”, ou encore des "influenceurs” et "activistes” dans les espaces virtuels ».
Elle déplore « le débat tendu » ayant accompagné la présentation du projet devant le Conseil de Gouvernement, débat qui a « cherché à minimiser un effort législatif méritant d’être salué, notamment dans sa partie relative à la composition des instances du Conseil National », et indique qu’au milieu de cette polémique, « les objectifs essentiels du projet ont été occultés, alors même qu’ils visent à instaurer les bases d’une gouvernance démocratique et à réaliser un équilibre professionnel entre les différentes composantes du champ médiatique, conformément aux évolutions nationales et internationales que connaît le secteur ».
Le communiqué ajoute qu’en tant que porteuse d’un projet de réforme et d’un plan d’action pour le développement et l’élévation du secteur médiatique professionnel sur de nouvelles bases, l’ANME insiste depuis le début sur l’importance capitale du projet de loi 25-22 relatif à la réorganisation du Conseil National de la Presse, le considérant comme une étape essentielle pour combler le vide institutionnel, renforcer les mécanismes d’autorégulation de la profession et l’élever à différents niveaux, tout en préservant son indépendance et en la protégeant de toutes les dérives et abus qui lui portent atteinte.
Une vraie réforme
L’association estime que le contexte général dans lequel s’inscrit ce projet, accompagné d’un débat public, « constitue un indicateur positif quant au début de la mise en œuvre d’une stratégie de réforme globale du système de la presse nationale, en harmonie avec les principes constitutionnels relatifs à la liberté d’expression, au droit à l’autorégulation et à la protection de la déontologie ».
L’organisation professionnelle renouvelle par la même occasion son engagement à accompagner cette évolution législative par un travail renforcé et des efforts soutenus pour mettre en œuvre les axes du plan d’action et le programme d’élévation de la profession, tout en protégeant les acquis des véritables journalistes professionnels, en préservant leurs droits, en défendant l’entreprise médiatique et en activant l’approche participative.
Le communiqué souligne également que le moment actuel est « un moment de réforme réelle et que les dispositions relatives à la représentativité au sein du Conseil National ne doivent pas être perçues comme un obstacle, mais comme un levier pour renforcer cette réforme, que ce soit par l’élection des représentants des journalistes ou par la désignation de représentants pour les éditeurs et les sages ».
Cette orientation permettra de valoriser les efforts des entreprises médiatiques solides et structurées, qui constituent un levier de réforme et de mise en œuvre du plan d’action, tout en encourageant les petites et moyennes entreprises à évoluer dans un cadre économique et financier cohérent.
L’Association affirme qu’« un journaliste fort et indépendant ne peut exister que dans une entreprise médiatique forte, professionnelle et indépendante, et inversement », tout en exprimant son étonnement face « aux tentatives de diabolisation des entreprises médiatiques journalistiques qui réussissent ». Elle réaffirme que le développement de la profession et la réponse à ses défis « ne peuvent se réaliser qu’à travers un modèle entrepreneurial solide et cohérent, servant de levier aux autres petites entreprises, loin des rentes et du désordre déguisé qui règnent sur la scène médiatique ».
Pour rappel, le Conseil de Gouvernement a adopté, le jeudi 3 juillet, le projet de loi n°26.25 relatif à la réorganisation du Conseil National de la Presse, ainsi que le projet de loi n°27.25 modifiant et complétant la loi n°89.13 relative au statut des journalistes professionnels.