Sécurité routière : la NARSA sort l’artillerie lourde
Vigilance, contrôle et sensibilisation pour sécuriser les routes

À l’approche des grands départs estivaux, l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) déclenche un plan d’action musclé pour stopper l’hémorragie sur les routes nationales. Un été placé sous le signe de la vigilance et la prévention.

Plus de 1.620 morts en cinq mois. Entre janvier et mai 2025, les routes marocaines ont enregistré 62.870 accidents corporels avec 4.095 blessés graves et 83.313 blessés légers. Un bilan en forte détérioration par rapport à 2024, avec une hausse de 20,9 % des décès, alors que l’année précédente avait déjà connu une progression de 5,37 % par rapport à 2023. Certaines régions explosent les compteurs : +38,2 % de mortalité à Marrakech-Safi, +40 % à Souss-Massa.Plan estival : prévention, contrôle, sanctionsPour freiner cette hécatombe, la NARSA déploie un plan d’action estival articulé autour de trois axes : La lutte contre la vitesse excessive, le contrôle des comportements dangereux et la sécurisation du transport public.Concrètement, le dispositif s’appuie sur l’usage combiné de radars fixes, mobiles et autonomes dans 620 zones à risque, des brigades mobiles dans 13 grandes villes, des contrôles techniques renforcés sur les autocars interurbains aussi bien dans les gares qu’aux destinations touristiques avec des actions de contrôles ciblés sur les tronçons dits dangereux et très dangereux. Un comité de veille estivale sera également mis en place pour assurer le suivi opérationnel et actualiser en temps réel la cartographie des « points noirs » à partir des données relatives aux accidents.Deux publics ciblesDeux catégories d’usagers concentrent l’attention des autorités cet été : les motocyclistes et les piétons. Un ciblage « logique » au vu des statistiques : Les utilisateurs de deux roues à moteur constituent 33,87 % des morts sur les routes en 2024, une proportion en forte hausse par rapport à 2015. Le taux de gravité est multiplié par 6 pour les motocyclistes ne portant pas de casque. De leur côté les piétons représentent près de 30 % des décès durant la saison estivale.Face à cette situation alarmante, la NARSA déploie plusieurs dispositifs dont l'objectif principal est sauver des vies en renforçant la culture de la sécurité routière. Radars mobiles et fixes dans 620 zones jugées à haut risque, brigades mobiles de contrôle intensifié dans 13 grandes villes, vérifications techniques sur les autocars interurbains et les véhicules à deux ou trois roues et des opérations de sensibilisation sur les aires de repos, gares routières et ports sont autant de mesures visant à stopper l’hémorragie sur les routes.Renforcer les contrôles En termes réglementaires, des dispositions seront mises en œuvre, dont la suspension du transfert de propriété des véhicules en cas d’amendes impayées pour infractions graves. NARSA prévoit également un contrôle technique obligatoire pour les motocycles de plus de 50 cc, ainsi que le déploiement de caméras intelligentes en milieu urbain pour la constatation automatique des infractions. Une application stricte de la circulaire de la Présidence du ministère public complètera le dispositif déployé par NARSA pourréprimer des infractions spécifiques.En parallèle de la répression, NARSA lance une campagne itinérante baptisée « Villages de la sécurité routière ». Ces caravanes parcourront 8 grandes villes durant juillet et août, avec des ateliers interactifs, des simulations d’accidents, des espaces pédagogiques pour enfants et jeunes. Des opérations de sensibilisation seront également menées dans les aires de repos, gares routières et ports.Le système du permis à points reste un outil clé dans la stratégie de dissuasion : Au premier semestre 2025, plus de 2 millions de retraits de points ont été enregistrés. 1.482 permis ont été annulés définitivement pour perte totale de points.