LUNDI: Le retour de l’otage

Libération, exécution, évasion : décidément, le drame des otages aura obsédé les Français en novembre. Après les quatre d’Areva rachetés à Aqmi, puis l’assassinat des deux reporters de RFI qui venaient d’être kidnappés par des Touaregs, puis l’enlèvement d’un prêtre au Cameroun aussitôt livré à BokoHaram, l’évasion de l’otage oublié d’Ansaru au Nigeria… Enfin, un retour à fêter sans arrièrepensées. Francis Collomp a réussi à fausser compagnie à ses geôliers et il n’y a aucune raison de douter de la véracité de son aventure. Cet ingénieur aura passé onze mois aux mains des djihadistes nigérians à préparer son évasion. On s’interrogeait sur la santé d’un homme qui a subi un quadruple pontage coronarien et qui était privé de médicaments ? On avait en partie raison : il a perdu 40 kilos.

 

Mais il s’est imposé un entrainement d’airain, marchant des kilomètres chaque jour en tournant en rond dans sa cellule. Sa famille s’inquiétait de son état moral, au vu de la vidéo transmise par Ansaru ? Il a refusé de se convertir et il s’employait tous les jours à endormir la vigilance de ses gardes et à affaiblir le fil de fer qui retenait le cadenas de sa porte. Résultat : dès que l’occasion s’est présentée, Francis Collomp a pu décamper, courir sur des kilomètres, prendre un taxi et gagner le commissariat le plus proche… On pense aux prisonniers de guerre dont l’honneur est de chercher sans cesse à s’enfuir pour reprendre le combat. On se dit aussi que pour une fois, aucune rançon ne va relancer le marché aux esclaves. La France, seul pays au monde où l’on politise les prises d’otage. Cette fois encore, le ministre des Affaires Etrangères a fait l’avion taxi et le chef du gouvernement était à l’arrivée devant les caméras pour accueillir l’otage de retour à la vie. En espérant toujours et en vain en tirer un sursaut de popularité. Jean-Marc Ayrault a de l’espoir. Il reste 7 otages français aux mains des djihadistes en Syrie, au Mali, au Nigeria