France : Une tribune contre le virus de la haine et pour la coexistence judéo-arabe
La coopu00e9ration inu00e9dite entre Israu00e9liens et Palestiniens contre le COVID-19 redonne espoir aux partisans de la paix.

Plusieurs dizaines de députés, sénateurs, intellectuels et anciens ministres français plaident en faveur du « dialogue social » israélo-palestinien.

Les représentants de la société civile de seize pays arabes qui ont lancé l’initiative du Conseil arabe pour l'intégration régionale (ACRI) ont du soutien. Plus de soixante députés et sénateurs français de droite, du centre et de gauche, anciens chefs de gouvernement, anciens ministres, intellectuels les appuient. Dans une tribune, publiée ce lundi 11 mai 2020 sur le site du magazine français Le Point, les signataires affirment s'engager pour ces « bâtisseurs de la paix » et contre « le virus de la haine ». Ils appellent aussi le gouvernement français et les partenaires européens à offrir une protection internationale aux membres du Conseil arabe pour l'intégration régionale et, plus généralement, aux Arabes du Maghreb et du Machrek qui appellent à la paix et au dialogue avec les Israéliens.

La tribune rappelle que les membres de l’ACRI (une trentaine) œuvrent à briser le tabou du boycott de la société civile israélienne dans le monde arabe. Des exemples de projets de coopération concrets réunissant Palestiniens et Israéliens sont mis en exergue :

Mohammed Dajani, un intellectuel palestinien militant pour la paix, a l'intention de créer le premier programme conjoint de doctorat pour les études sur la paix dans la région, réunissant Arabes, Israéliens et spécialistes internationaux de la résolution des conflits.

Le journaliste algérien Sami Baziz propose quant à lui une formation avancée pour les professionnels des médias arabes, malheureusement imprégnés par les fausses théories du "complot juif" qui ont bloqué toute discussion constructive sur l'avenir de l'Algérie et sa relation avec le monde juif et Israël.

Maryam al-Ahmedi, militante émiratie des droits de l'homme, propose de créer une ligue des femmes de l'ensemble du Moyen-Orient pour faire avancer la cause de la tolérance et de l'égalité hommes-femmes.

Le député égyptien Mohamed Anwar el-Sadate appelle de son côté à la mise en œuvre de projets similaires dans son pays, afin de mettre en œuvre les promesses originelles des accords de Camp David signés par son oncle défunt et martyr de la paix, le président Sadate.

« Ces projets constituent l'extension culturelle et civique de l'Initiative de paix arabe, introduite pour la première fois par la monarchie saoudienne en 2002 », commente Sami al-Nesef, ancien ministre koweïtien de l'Information, cité dans la tribune.

Covid-19 et coopération israélo-arabe

Les signataires de la tribune considèrent la coopération israélo-arabe pour lutter contre le Covid-19 « un impératif moral et pratique ». Ils soulignent que la crise sanitaire actuelle fournit une belle illustration du pouvoir de la société civile lorsque celle-ci est mobilisée au service du bien commun. « Nous nous félicitons de ce point de vue de l'efficacité de la coopération israélo-palestinienne, qui a permis d'endiguer la propagation du coronavirus entre le Jourdain et la Méditerranée », peut-on lire dans la tribune. Ses signataires affirment que cette coopération inédite a sauvé des vies et redonné espoir aux partisans du dialogue et de la réconciliation.

Parmi les signataires