Covid-19. La France grince des dents
Emmanuel Macron, pru00e9sident de la Ru00e9publique franu00e7aise

Entre le marteau sanitaire et l'enclume économique, le gouvernement français en est à son troisième projet de loi de finances rectificative. Le patronat le presse d’annoncer des mesures immédiatement et ne pas attendre septembre. 

La France a perdu 500.000 emplois nets durant le seul premier trimestre 2020, rapporte l'AFP. Et ce n’est que le début. Le gouvernement s’attend à un chiffre encore plus inquiétant pour toute l’année, 800.000 emplois menacés suite à un recul inédit du PIB, estimé à 11%.

« Je vis au rythme des annonces de faillites, de licenciements, je pense à tous les Français », a déclaré, aujourd’hui, le ministre de l’Economie Bruno Lemaire, sur la chaîne LCI. Normal qu’il souhaite donc que « l'activité économique reprenne plus vite » et « retourne à la normale cet été ».

L’approche du ministre pour éviter le pire consiste à « peser dans cet équilibre entre économique et sanitaire le coût que peut avoir la crise économique pour les plus fragiles ». Tous les gouvernements du monde sont confrontés au même dilemme, la crise économique risquant de générer une crise sociale dont personne ne peut prévoir les conséquences.

Les Français seront fixés dimanche prochain, le président Emmanuel Macron devrait leur adresser un message où il reviendra sur « la gestion de la crise et les mesures prises, comme la bataille pour l'emploi, le plan d'aide par filières ou encore la mobilisation franco-allemande pour une stratégie européenne », annonce l’Elysée.

Signe de l’ampleur de la crise, le gouvernement en est à son troisième projet de loi de finances rectificative depuis le début de la pandémie du coronavirus, avec 45 milliards d'euros de dépenses supplémentaires par rapport au deuxième projet adopté en avril dernier. La pression du  Medef se fait sentir de plus en plus. Son président, Geoffroy Roux de Bézieux a appelé mardi à une révision « des protocoles sanitaires s'appliquant en entreprise » pour permettre aux Français « de retourner travailler et consommer ».

Plus concrète, la vice-présidente, Dominique Carlac’h, a demandé aujourd’hui, sur LCI, au gouvernement d’annoncer « dès maintenant » le plan de relance prévu pour la rentrée. Car pour elle, « il ne faut pas lancer les plans de relance en septembre. C'est maintenant. C'est maintenant qu'il faut tout lancer en même temps et pas secteur après secteur ». La relance ne va pas être une sinécure.