Covid-19. Fin du confinement le 20 juin?
Sortie dominicale place casavoyageurs Casablanca

Fini le confinement. Même dans la zone 2. Les parents sont à bout, les enfants n’en peuvent plus de rester claquemurés, alors qu’au dehors la vie les appelle. Les citoyens se sont libérés eux-mêmes.

Les Marocains attendaient le 10 juin avec une extrême fébrilité. Le gouvernement allait annoncer soit la fin du confinement soit sa prolongation. Finalement ils ont eu droit à une prolongation d’un mois, avec désignation de deux régions pour deux processus d’allégement du confinement différents. La zone 2 étant celle où les mesures strictes sont maintenues. Stupeur, consternation et colère générales. Pas uniquement sur les réseaux sociaux. Le lendemain, jeudi 11 juin, les citoyens de la zone 2 ont rompu eux-mêmes le confinement. Ils sont sortis avec leurs enfants, investissant les jardins publics.

Plus tard, samedi 13 juin, il a été décidé de loger tous les malades de la Covid-19 dans deux structures d’accueil militaires, à Benslimane et Benguérir. Sur les réseaux sociaux, l’interprétation a été vite trouvée, le gouvernement aurait l’intention de déconfiner complètement le 20 juin.

Le lendemain, ceux qui ont suivi le discours d'Emmanuel Macron, le président français, ont appris que la France avait choisi cette même date pour revenir à la normale. Là aussi, on a vu une probable orientation des autorités marocaines dans le même sens. 

Le fait est que les Marocains en ont assez de cette situation qui n’est pas justifiée par le nombre de décès (212 à dimanche 14 juin) dûs à la pandémie. Par ailleurs, le pourcentage des malades qui guérissent complètement laisse penser que la Covid-19 n’est pas aussi mortelle qu’on l’a pensé au début. Il n'était donc pas difficile de conclure que les mesures du confinement sont disproportionnées par rapport au danger. Ce que plusieurs internautes ont d'ailleurs fait.

Les citoyens n’ont visiblement pas apprécié la décision du gouvernement de prolonger le confinement et l’ont démontré. Les jeunes ont sorti leurs motos, leurs skates et leurs VTT, les parents ont libéré leurs enfants emprisonnés depuis mars. Comme ni la police ni les autorités locales n’ont interdit ces sorties, dans une zone où les déplacement sont toujours soumis à autorisation spéciale, les citoyens sont de plus en plus nombreux à sortir. La vie a repris à l’insu du chef du gouvernement, déjà sévèrement réprimandé au Parlement.