Israël avise les États-Unis qu'il a attaqué un navire iranien en mer Rouge (Rapport)
Le navire iranien Saviz faisait déjà l'objet de nombreux soupçons.

Bien qu'il soit officiellement répertorié comme navire marchand, le Saviz serait une base avancée secrète du corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI).

«Israël a informé les États-Unis qu'il était responsable de l'attaque menée hier, mardi 6 avril, contre un cargo iranien lié au Corps des gardiens de la révolution iranienne», a déclaré un responsable américain au New York Times.

Un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé mercredi que le Saviz avait été légèrement endommagé en mer Rouge, au large de Djibouti vers 6 heures du matin mardi, en raison d'une explosion. Il avait alors annoncé qu’une enquête a été lancée pour déterminer la cause de l'explosion.

«Le navire civil Saviz était stationné dans la région de la mer Rouge et dans le golfe d'Aden pour établir la sécurité maritime le long des voies de navigation et lutter contre la piraterie», a déclaré le porte-parole. «Ce navire servait de station logistique (support technique et logistique) de l'Iran en mer Rouge, et par conséquent, les spécifications et la mission de ce navire avaient déjà été officiellement annoncées.»

Selon le ministère des Affaires étrangères, aucune victime n'a été signalée.

Le journal Tasnim, porte-voix du CGRI, a rapporté mardi que le navire avait été endommagé dans une explosion causée par des mines à patelle sur la coque du navire.

Les médias saoudiens ont par la suite émis l'hypothèse que l'explosion avait été causée par des «commandos israéliens».

L'Institut naval américain, USNI, a rapporté l'année dernière que le Saviz, bien que officiellement inscrit sur la liste des navires marchands, était probablement une base avancée secrète du CGRI. Tasnim l'a confirmé mardi, affirmant que le navire avait été stationné dans la mer Rouge ces dernières années pour soutenir les commandos iraniens escortant des navires commerciaux.

Selon l'USNI, en octobre 2020, le navire avait à peine bougé de son emplacement au large des côtes du Yémen depuis trois ans. Le rapport indique que le Saviz peut avoir été utilisé pour fournir des renseignements à l'Iran et aux Houthis, soutenus par l'Iran au Yémen, à diverses fins, notamment pour les aider à mener des frappes contre des navires maritimes dans la région. D’ailleurs, de nombreuses frappes enregistrées ces dernières années ont été imputées à l’Iran et aux Houthis.

Selon des informtions reprises à travers les réseaux sociaux, le navire a été repéré par le site indépendant de suivi des navires «MarineTraffic» mardi vers 4H45 avant de redescendre de la carte à 9H44.

L'incident survient après deux frappes sur des navires israéliens dans la région et des rapports sur des dizaines de frappes antérieures échangées entre Israël et l'Iran sur les navires maritimes en différents endroits sur des parcours allant de la mer Méditerranée au golfe Persique.

À la fin du mois dernier, un missile iranien aurait été tiré et endommagé sur un navire israélien entre l’Inde et Oman. En février, l'Iran aurait attaqué le cargo israélien MV Helios Ray, qui a été endommagé par une explosion dans le golfe d'Oman.

En outre, en mars, Maariv a rapporté que des dizaines de navires iraniens avaient été attaqués par Israël dans tout le Moyen-Orient, après que le Wall Street Journal ait rapporté qu'une douzaine de pétroliers iraniens se dirigeant vers la Syrie avaient été attaqués par Israël.

Par ailleurs, mardi, TankerTrackers.com, un service en ligne qui suit et signale les expéditions et le stockage de pétrole brut, a rapporté que quatre pétroliers iraniens étaient en route à travers le canal de Suez vers la Syrie transportant un total de 3,5 millions de barils de pétrole et brisant les embargos commerciaux qui frappent les deux pays.

Le rapport intervient également alors que l'Iran multiplie les rencontres avec des responsables européens et américains pour rouvrir les négociations autour de l'accord sur le nucléaire iranien.

Les États-Unis ont nié toute implication dans l'incident de mardi soir, selon des responsables américains contactés par Reuters. Sollicité sur le même sujet par Jerusalem Post, Tsahal n’a pas souhaité communiquer. Cependant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait averti, tôt le mardi, qu'Israël se défendrait contre les menaces iraniennes dans le contexte des négociations indirectes entre l'Iran et les puissances mondiales.

«Nous ne pouvons pas soutenir le dangereux plan nucléaire, car un Iran nucléaire représente une menace existentielle et est une très grande menace pour la sécurité du monde entier», a déclaré Netanyahu lors d'une réunion du groupe du Likoud à la Knesset. «Nous devons agir contre le régime fanatique en Iran qui menace simplement de nous effacer de la terre ... Nous saurons toujours nous défendre par nous-mêmes contre ceux qui cherchent à nous tuer.»

Lahav Harkov, Udi Shaham et le personnel du Jerusalem Post ont contribué à ce rapport.