Sarah Perles. « Je suis attirée par les rôles de femmes méchantes »

Remarquée pour son rôle dans Sofia de Meryem Benm'Barek, primé en section Un certain regard au Festival de Cannes 2018, l’actrice maroco-portugaise nous parle de son nouveau personnage de Sanaa Benkirane dans le premier long-métrage de Anouar Mouatassim « Atoman ». Une analyste de la DGSII dont le super héros, -interprété par Lartiste-, va s’éprendre.

 

 

Née en France d’une mère marocaine et d’un père portugais, Sarah Perles décide d’entamer après son Bac des études de médecines à Paris. Un projet qu’elle abandonne rapidement et s’inscrit aux Cours Florent.

Quelques années plus tard elle traverse la Manche et gagne l’Angleterre. A Londres, elle joue dans des spots publicitaires et quelques courts métrages. Howard J Ford lui confie un rôle dans « Never let go », un film sorti en 2015. Elle enchaine ensuite les tournages de plusieurs longs métrages, dans des rôles principaux, notamment BurnOut de Nour-Eddine Lakhmari, et Sofia de Meryem Benm'Barek, film qui lui vaudra d’être présélectionnée pour le titre de « Meilleur espoir féminin » aux Césars en 2019.

 

 

Dans Atoman, vous interprétez le rôle de Sanaa Benkirane, une analyste de la DGSII, alliée de Hakim. Pourquoi avoir accepté de jouer ce personnage ? Qu’est-ce qui vous a séduit dans le rôle ?

 

Anouar est un ami, et on a toujours voulu travailler ensemble ! Quand il m’a offert ce rôle j’ai tout de suite accepté. J’ai souvent joué des rôles de médecin, fille fragile et innocente, et le personnage de Sanaa est complètement différent de ce que j’ai fait jusqu’ici. Elle est froide, intelligente, calculatrice, c’est une analyste, vraiment tout dans son histoire m’a séduit.

 

Que pensez-vous du casting du film ?

 

Je trouve que c’est un casting varié, éclectique, une belle brochette d’artistes dans le sens large du terme. Il a su s’entourer de gens créatifs, investis et passionnés. J’ai hâte de rencontrer tout le monde, le peu de monde que j’ai pu croiser a été bienveillant envers moi et ça ne présage que du bon pour la suite du projet.

 

Quelles sont vos critères pour choisir un rôle ?

 

Dans mes choix, je donne la priorité au réalisateur, et à l’équipe de tournage. Si je vois qu’on s’entend bien et que l’ambiance est bonne, je fonce. Ensuite, bien sûr, il y a le scenario, la description du rôle, son évolution tout au long de l’histoire, et sa consistance. Mais honnêtement, c’est la confiance envers le réalisateur et l’équipe qui prime pour moi.

 

Comment préparez-vous vos rôles ?

 

Pour moi, un rôle se prépare avec le réalisateur et le scénariste. Le travail d’équipe est très important à mes yeux. Ensuite, j’aime faire mes recherches, rêver mon personnage, imaginer les séquences, et ce qui se passe en dehors de ce qui est écrit, sa vie, son passé, ses envies, sa vision de la vie etc…

 

Quels sont les rôles qui vous attirent et pourquoi ?

 

C’est difficile de répondre à cette question. J’aime jouer et interpréter des personnages, je n’ai pas vraiment de préférence. Je dirais qu’il y a des rôles que je pense faire mieux que d’autres. Et du coup ceux qui m’attirent le plus, ce sont les rôles de femmes méchantes et ironiques, parce que je sais que ce sont les rôles que j’ai le plus de mal à réussir.

 

Quel rôle refuseriez-vous d’interpréter et pour quelle raison ?

 

Des rôles stéréotypés et fantasmés, écrits par des hommes qui ne comprennent pas la Femme.

 

Qu’attendez-vous généralement d’un réalisateur ?

 

J’attends de l’écoute, de la bienveillance et du respect. Et aussi qu’il sache ce qu’il veut, car cela me rassure aussi.

 

Que pensez-vous de Anouar Moatassim ? Et de son travail ?

 

Anouar est un ami, je sais que je pourrai toujours compter sur lui. C’est un vrai bosseur, qui dort très peu, très investi dans son travail, et qui malgré les obstacles, sait maintenir une bonne ambiance sur le plateau et garder son calme et le sourire. Son travail est à l’image de sa personnalité, c’est fun, c’est plein d’action, d’humour et c’est rigoureux.

 

Vous aviez entamé des études en médecine avant de bifurquer vers le cinéma. Pourquoi ? Que signifie pour vous le fait d’être actrice ?

 

Le cinéma a été pour moi une erreur de parcours, être actrice aujourd’hui est mon métier, et j’ai appris à en faire ma passion, mais ce n’était pas le cas au début. La médecine a toujours été mon rêve. Disons que j’ai été piquée par le théâtre…

 

Des acteurs ou actrices que vous admirez et pourquoi ?

 

Joaquim Phoenix et Meryl Streep pour des raisons plus qu’évidentes ! haha Ce sont des génies dans le domaine, et leur travail est admirable.

 

Des acteurs ou réalisateurs avec lesquels vous voudriez travailler ? et pourquoi ?

 

Il y en a tellement, et des tas que je ne connais pas encore et que j’apprendrais à découvrir. Mais pour en citer quelques-uns : Tarantino, Wes Anderson, Ridley Scott…

 

Un genre cinématographique que vous affectionnez en particulier et pourquoi ?

 

J’aime les films d’auteurs, les drames, les comédies dramatiques. Même si je pleure à chaque fois, du genre : « Blue Jasmine », ou encore « Mauvaise Réputation ». J’adore aussi les biopics, et observer le jeu des acteurs qui essayent de se rapprocher le plus possible des vraies personnalités.

 

Des films que vous ne supportez pas ?

 

Les films d’horreur !!!

 

Dans le film Sofia, de Meriem Ben M’Barek, vous êtes dirigée par une femme. Y-a-t-il une différence entre un réalisateur homme et une cinéaste femme ?

 

Je ne fais pas de différence, chacun sa sensibilité. Je ne juge pas les réalisateurs par leur sexe mais par leur bonté, leur professionnalisme et leur vision. Meryem était douce et à l’écoute, tout comme Kasper Gaardsoe.

 

Quel souvenir gardez-vous du film Burnout avec Noureddine Lakhmari ?

 

Beaucoup de leçons apprises, un rôle prenant et violent, qui m’a prise par les tripes et qui m’a marqué à vie.

 

Vos projets ?

 

Je commence dès cette semaine le tournage de la deuxième saison de « Almadi la yamout ». En décembre, on finit le tournage de « Atoman ». En même temps, j’ai un long métrage « Operation Portugal » qui sort le 23 décembre (si la date ne change pas à cause des nouvelles restrictions) et une série sur Amazon Prime, Le Cid, qui sort le18 Décembre. Mi-Janvier, je commence aussi un nouveau long métrage espagnol qui s’appelle « Alegria » de Violeta Salama.

 

LIRE AUSSI :

https://www.lobservateur.info/asmaa-khamlichi-expose-guy-bourdin-chez-christies-paris/