Le Musée Mohammed VI rend hommage à Fouad Bellamine

Le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain organise à partir du 20 novembre 2020, une rétrospective de l’artiste Fouad Bellamine « Entrée en matière » retraçant 50 années de création artistique.

 

 

Cette première rétrospective jamais consacrée à un artiste marocain vivant regroupe une centaine d’œuvres essentielles provenant de musées internationaux et de collections particulières, couvrant 50 années de création et restituant l’intégralité du parcours artistique de l’artiste, jusqu’aux œuvres les plus récentes.

 

 

 

« Nous nous sommes aussi fixés comme mission de donner de la visibilité aux plasticiens marocains qui ont enrichi notre patrimoine moderne, à l’image des expositions sur Ahmed Cherkaoui ou Hassan El Glaoui,... déclare Mehdi Qotbi, président de la Fondation Nationale des Musées. « Aujourd’hui, nous ajoutons à cette palette d’hommages aux artistes marocains une rétrospective consacrée à Fouad Bellamine, dont les oeuvres ont été exposées dans le monde. Au Maroc, où il a nourri plusieurs générations de jeunes artistes, nous retraçons à travers ce parcours près de cinquante années de travail ».

 

L’œuvre picturale dans sa diversité

 

 

 

 

L’exposition permet d’appréhender l’oeuvre dans sa diversité et donner du sens à l’approche sérielle de l’artiste qui ne se réduit pas à une répétition ou à des variations sur le motif architectural parallélépipédique coiffé d’une demi sphère baptisé marabout. Pour beaucoup, ce motif-prétexte résume l’œuvre picturale de Bellamine, en lui conférant une dimension figurative et symbolique qui n’est pas dans le dessein de l’artiste.

Le regardeur peut découvrir, au fil du parcours de l’exposition, que cette matrice est l’aboutissement d’une investigation spatiale qui a duré des décennies. Ce corpus d’œuvres s’inscrit dans le contexte de l’histoire du monde et de l’art, au cœur de sa sensibilité et de ses préoccupations métaphysiques et en lien avec son itinéraire personnel, fruit des rencontres et des opportunités qui l’ont façonné comme artiste.

Selon un parcours chronologique, chaque étape de création met en concordance les œuvres du peintre avec ses rencontres et l’histoire du moment à travers photographies et documents et l’appui d’un dispositif textuel. Le cheminement s’organise schématiquement en six sections chronologiques.

 

De la période minimaliste à l’expressionnisme fougueux

 

 

L’exposition s’ouvre avec les oeuvres de jeunesse, réalisées par Bellamine lors de sa période minimale des années 70 caractérisée par des petits et moyens formats à la gestuelle discrète. La déambulation nous conduit ensuite vers les travaux de la période parisienne, où se joue une dialectique de la gestuelle et de l’espace fondatrice de son oeuvre. On suit alors la progression architecturale du motif à travers des toiles d’un expressionnisme fougueux au chaos jouissif, ponctués par des moments expressionnistes dominés par le principe de silence où le motif se tient au bord de l’évanescence et de l’espace-temps.

 

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Au cours de la déambulation, l’on peut croiser les chemins de traverse empruntés par l’artiste, ses digressions, les tableaux charnières des périodes constitutives de sa trajectoire. La progression se termine par une installation immersive visuelle et sonore dans un espace qui incarne en volumes l’univers plastique du peintre alimenté par sa mémoire de l’enfance dans le dédale des rues de la médina de Fès.

Sous la direction du comité curatorial, un catalogue sera publié aux éditions La Croisée des Chemins. L’ouvrage comporte, outre les illustrations, des essais de l’écrivain Fouad Laroui, du critique d’art Henri François Debailleux, un texte inédit du journaliste et critique d’art Gilles de Bure et un entretien avec l’écrivaine Latifa Serghini.

 

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