Rapprochement Maroc-Israël. Des artistes israéliens d’origine marocaine crient leur joie

Le rapprochement diplomatique entre le Maroc et Israël le jeudi 10 décembre a suscité de nombreuses réactions des deux côtés. Dans l'État hébreu, les artistes Israéliens d'origine marocaine se réjouissent de la normalisation de ces relations, impatients de retourner voir le pays de leurs aïeux.

 

 

Une première dans le monde arabe. Après avoir annoncé la réforme scolaire incluant l'histoire et la culture juive au programme scolaire marocain, le Maroc est devenu le quatrième pays du monde arabe à reconnaitre l’état d’Israël, après le Soudan, Bahreïn et les Emirats arabes unis.

A Jérusalem comme ailleurs dans le pays, l'annonce a enchanté les Juifs marocains, qui représentent quelque 800 000 personnes, soit près d'un dixième de la population israélienne. Une communauté qui a gardé des liens indéfectibles avec le royaume chérifien, et qui a transmis l’amour du pays à sa descendance. Les artistes Juifs d’origine marocaine voient en ce rapprochement les prémices d’une paix dans l’ensemble de la région.

 

 

 

« Je suis très content de cet accord de paix, et malgré les discordes politiques, le peuple juif et les touristes israéliens se sont toujours sentis très bien accueillis et à l’aise au Maroc pendant des années, nous confie le violoniste virtuose Elad Lévi (Orchestre Andalucious) qui a joué à distance le morceau « Ghitana » en ouverture de la 17e édition du festival des Andalousies à Essaouira, interprété par le grand rabbin Haim Louk, Yohai Cohen et Anass Belhachemi. Le musicien israélien dont le père est originaire de Tiznit, grand amoureux de Mogador, nous avoue se sentir « chez lui » au Maroc : « Maintenant, nous avons le cachet officiel de cette relation unique, et j'espère que les deux pays apprendront les uns des autres les bonnes choses, et que les gens du Maroc visiteraient Jérusalem et les gens d'Israël -pas nécessairement d'origine marocaine- apprendront à connaître la belle terre du Maroc ».

 

Elad Levi

 

Pour Hay Korkos « l’enseignement de la culture juive à l’école marocaine montre à quel point le Maroc est bon et spécial. Il ne faut pas oublier non plus les Juifs qui y ont vécu et leur grande histoire qu’ils ont eue, c’est vraiment magnifique et super excitant. »

Le musicien Yohai Cohen pense lui aussi que « c’est une excellente chose que d’enseigner la culture juive dans les écoles marocaines parce que les enfants marocains pourront mieux connaitre le peuple juif, …il ne faut pas, dit-il, s’arrêter à ce qui se passe en Palestine ! Les juifs marocains ont vécu au Maroc depuis très longtemps, leur culture, on la retrouve dans les mellahs, chaque mellah a sa propre culture, ses synagogues, ses cimetières, ce sont des endroits où juifs et arabes cohabitaient et vivaient en paix tout au long de l’histoire ». Et d’ajouter : « Je crois néanmoins que ça doit se faire dans les deux sens ; c’est triste que beaucoup de Juifs marocains n’aient pas gardé leur langue, la plupart des Juifs marocains ici ne connaissent pas un mot d’arabe, ni de darija ! Ces dernières années, il y a beaucoup de jeunes chez nous qui s’intéressent à la culture de leurs origines. On est béni que notre culture soit enseignée au Maroc », conclut le musicien.

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