Union africaine. Le Polisario à deux doigts de la sortie
Fu00e9lix Tshisekedi, Pru00e9sident de la RDC et de l'UA.

L’Union africaine est née le 9 juillet 2002, pour remplacer l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) créée le 25 mai 1963. Il y avait un problème, l’enfant est arrivée avec une malformation de naissance, un héritage de l’organisation défunte, une excroissance imposée par quelques pays qui ont pu défier toutes les lois et imposer une république qui n’existe sur aucune carte, n’est reconnue par personne, y compris par les Nations Unies. Le front séparatiste Polisario avait pu trouver une place grâce à l’Algérie et à l’Afrique du Sud, et quelques autres pays africains qui ont, plus tard, reconnu cette malformation grave.

Situation incongrue qui n’allait pas laisser le Maroc indifférent. Le 12 novembre 1984, à Addis-Abeba, Feu Hassan II adresse un message au 20ème sommet de l’OUA: « Voilà, et je le déplore, l’heure de nous séparer. En attendant des jours plus sages, nous vous disons adieu et nous vous souhaitons bonne chance avec votre nouveau partenaire ».

Ordre et légalité

Le nouveau partenaire, c’était cette république qui se voulait arabe et sahraouie. Des années plus tard, les jours sages se font toujours attendre, mais le Maroc, avec le Roi Mohammed VI a décidé d’agir. Il fallait prendre place dans cette nouvelle structure l’UA. Le 30 janvier 2017, chose faite, le Roi Mohammed VI a fait un triomphe au siège de l’Organisation, le Maroc en a ressenti une grande fierté.

Aujourd’hui, après près de 19 ans d’une vie avec ses hauts et ses bas, l’Union africaine a décidé de mettre un peu d’ordre dans ses structures et son fonctionnement. La réforme confiée au président rwandais Paul Kagame est mise en place graduellement et les instances ont changé leurs dirigeants de manière apaisée et démocratique. Les fiefs réservés de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, complices dans tout ce qui s’oppose au Maroc, tombent. Et surtout la commission Paix et Sécurité tenue pendant longtemps par un Algérien  qui était arrivé au terme de ses mandats. Le Sud-africain candidat à sa succession avec le soutien de l’Algérie a échoué devant le Nigérian Bankole Adeoye.

Exit donc le duo anti-marocain. Ce n’est pas le drame le plus terrible pour l’Algérie et l’Afrique du Sud. Le président de l’UA est désormais le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, il remplace le sud-africain Cyril Ramaphosa. La RDC a ouvert un consulat à Dakhla. L’Algérie et le Polisario n’ont plus personne.

Echec et mat

Mais, en intégrant l’UA, le Maroc allait-il accepter de siéger à côté des séparatistes? Ces derniers ayant d’ailleurs pris le retour du Maroc comme un triomphe, puisque,  pour eux, c’est une reconnaissance tacite.

La conception du Maroc est clair, l’Union africaine ne peut continuer à traîner la malformation héritée de l’OUA. Un travail de fond allait être exécuté de manière méthodique et sereine. Aujourd’hui, le siège attribué abusivement à cette république sans territoire, sans devise, sans projet (à part le projet algérien), attend d’être éjecté à tout instant.

Le Polisario, l’Algérie et l’Afrique du Sud n’ont plus de parapluie à Adis Abeba et le nombre de pays qui soutiennent le Maroc augmente de jour en jour. Il faut deux tiers des voix des pays membres pour amender la Charte de l’UA et décider qu’elle peut expulser un membre et le tour est joué. Les amis du Maroc sur le continent sont très nombreux, dépaysant déjà les deux tiers. Et c’est la décision que les Marocains attendent.

A ce jeu d’échec, le plus concentré, le plus endurant et le plus patient a le plus de chances de mettre l’adversaire échec et mat. La précipitation algérienne et l’aveuglement de l’Afrique du Sud, qui pourrait profiter d’une bonne amitié avec le Maroc pour constituer deux pôles d’excellence en Afrique, annoncent déjà l’issue de la partie.