La Samir, le Front national de sauvetage tire à boulets rouges sur le gouvernement

Pour le Front national pour la sauvegarde de La samir, le gouvernement est incapable de sauver la raffinerie. Une passivité sur une sortie de crise qui aurait pu garantir la sécurité énergétique du Maroc.

Le gouvernement El Othmani a refusé la discussion à la Chambre des conseillers des deux propositions de loi sur le transfert des actifs de la Samir à l’Etat et sur la régulation des prix des hydrocarbures. Ce refus, est décrié par les membres du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine. Dans un long communiqué, ils tirent à boulet rouges sur l’exécutif et l’accusent d’avoir non seulement adopté une attitude passive et non coopérative dans le traitement du dossier de la liquidation judiciaire de la samir mais aussi empêché la tenue d’un débat national transparent, responsable et contradictoire au sein du Parlement, privant l’opinion publique d’un accès légitime à l’information et à la connaissance et précipitant le processus progressif de construction démocratique du Royaume du Maroc dans un déni total des principes de la démocratie et dans un défi incompréhensible à l’esprit de la Constitution.  Aussi, le front, estime que le gouvernement a fait preuve d’une inefficacité coupable en demeurant, après plusieurs mois d’attentisme, dans l’incapacité de mettre en œuvre pour le compte de l’État le contrat de location des bacs de stockage de la société La Samir, faisant perdre aux finances publiques, aux réserves de change du Royaume et au pouvoir d’achat des citoyens plusieurs milliards de dirhams de coût d’opportunité par rapport aux stocks qui auraient pu être constitués dans lesdits bacs de stockage lorsque les cours du pétrole sur le marché international étaient au plus bas (moins de 20 dollars le baril de Brent).le front souligne également que le gouvernement actuel est dans l’incapacité de corriger la faute politique majeure du gouvernement Benkirane, qui a libéralisé en décembre 2015 le secteur des hydrocarbures sans unité nationale de raffinage pétrolier en activité (arrêt de la production de La Samir en août 2015), comme gage d’équilibre des pouvoirs et des rapports de force dans le secteur, et sans Conseil de la concurrence opérationnel garant du respect d’une concurrence libre et non faussée et d’un processus de formation des prix libre, transparent et équitable. Ceux qui militent pour le sauvetage de La Samir sont catégoriques : l’exécutif est incapable  de mettre un terme à l’accumulation des profits illégitimes et immoraux engrangés par les importateurs distributeurs d’hydrocarbures depuis la libéralisation du secteur et dont le montant cumulé excède les 37 milliards de dirhams.