Vidéo - Algérie: Le sociologue algérien Lahouari Addi gifle Tebboune et les généraux corrompus

A travers ce coup de gueule, le professeur de sociologie à l'Institut d'études politiques de Lyon (université Louis Lumière-Lyon 2), qui est aussi chercheur au CERIEP (Centre d'études et de recherches de l'Institut d'études politiques) et au GREMMO (Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient), Lhouari Addi crie sa colère contre le régime algérien en livrant une analyse précise de la situation en Algérie.

 

En affirmant que le Hirak ne s’arrêtera, Lhoari Addi souligne que ce mouvement populaire est revenu dans les rues algériennes malgré les mesures imposées par "Corona" pour réclamer l’instauration de l’Etat de droit pour que les Algériens puissent vivre enfin dans la dignité.

Pour lui, ce qui empêche l'Etat d'avancer, c'est un groupe de généraux qui entravent la progression du travail institutionnel de l’État, considérant que l'institution militaire est la source du pouvoir. Il donne comme exemple de l’improvisation du président et de ceux qui lui dictent les décisions à prendre : la nomination d’un directeur général de la Douane qui a été congédié au lendemain de sa nomination.

« Cela montre que les institutions sont contrôlés par les généraux et qu'il y a des dizaines de généraux qui pratiquent la politique », s’indigne-t-il.

L’ancien enseignant-chercheur à l'Université d'Oran, qui a été plusieurs fois professeur invité dans diverses universités américaines, crie à qui veut l’entendre que « les généraux désignent le président et les députés en truquant les élections législatives ». « Pour toutes ces raisons, le Hirak ne s'arrêtera pas », insiste l’auteur de « L'Algérie et la démocratie » (1994) et « Les Mutations de la société algérienne » (1999).

Comme l’ont crié le 22 février les millions d’Algériens sortis dans la rue à travers toute l’Algérie et les étudiants qui ont battu le pavé le lendemain, malgré la répression policière, Lhouari Addi appelle à l’établissement d’un Etat civil dans son pays qui n'a jamais été un Etat et des élections libres respectant l’alternance politique.

Il déplore, au passage, que le mot général est devenu synonyme de corruption. « Pourquoi ? Parce que les généraux qui nomment le président et les autres dirigeants du pays se mettent au-dessus des lois. Aucun juge n'oserait poursuivre un général corrompu ou accusé d'activités illégales », explique-t-il.

Le sociologue interpelle les généraux intègres d’assumer leur responsabilité en se mettant du côté du peuple et en traduisant devant la justice « les généraux impliqués dans le trafic de cocaïne et des trafics de tous genres ». « L"Algérie mérite mieux », conclut-il.

 

LIRE AUSSI

https://lobservateur.info/hirak-algerien-un-anniversaire-decisif/