AstraZeneca : Ait Taleb renforce les mesures de sécurité du vaccin

Alors qu’il est au cœur de la polémique au niveau international, le vaccin d’AstraZeneca fera l’objet d’un renforcement des mesures de sécurité à la demande du ministère de la santé. Détails



Le ministère de la santé serait sensible à la polémique autour du vaccin AstraZeneca. Dans une correspondance administrative adressée à la directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance relevant de la direction de l’épidémiologie, Khalid Ait Taleb en appelle au renforcement de la surveillance et des mesures de sécurité des vaccins anti-Covid-19 et spécialement de celui d’AstraZeneca.

Bénéfice / risque



Datant du 6 avril 2021, cette note rappelle que la Commission nationale de pharmacovigilance s’est réunie le 17 mars, pour discuter du de sécurité de ce vaccin. « Les travaux de la dite commission ont conclut que le rapport bénéfice risque d’AstraZeneca est toujours favorable », soutient le ministre dans sa missive administrative. Une évaluation plutôt favorable du vaccin mais qui n’a pas empêché le ministère de décider de renforcer la surveillance et les mesures de sécurité pendant son utilisation dans la campagne nationale de vaccination.

Ainsi dans cette correspondance, la tutelle indique une batterie de mesures à respecter dans une approche préventive.

La note insiste en effet sur le renforcement de l’interrogatoire et la mesure systématique de la tension artérielle avant de procéder à la vaccination chez les personnes à risque (HTA et cardiopathie). Soupçonné de causer des caillots de sang, avant d’administrer l’AstraZeneca, le ministère insiste sur le fait de rappeler aux malades sous anticoagulants de ne pas interrompre leur traitement avant la vaccination. Cela tout en indiquant la meilleure manière technique de l’administrer.



Aux aguets



La note en appelle également à une prise en charge immédiate des cas de troubles de coagulation et des événements thromboemboliques rapportés en post vaccination. « Ceci en continuant la surveillance, l’investigation et l’évaluation de tous ces cas tout en renforçant les notifications et le télé-suivi des événements indésirables post vaccinaux », ajoute la même source. Le ministère en appelle également à l’implication active de la population dans la déclaration des effets indésirables du vaccin via la plateforme Yakadaliqah. Pou rappel, cette plateforme est adressée aux personnes vaccinées afin de bénéficier à distance d'un suivi de sécurité vaccinale. Elle leur permet de déclarer tout évènement indésirable observé après la première et/ou la deuxième dose de vaccin reçu.

Dernière recommandation de cette missive : Plus d’ouverture en termes de communication et le partage périodique des données sur la pharmacovigilance des vaccins anti-Covid-19 avec la population. Une consigne qui se veut plus rassurante pour les citoyens surtout après la suspension dans plusieurs pays de l’utilisation d’AstraZeneca dans leurs campagnes de vaccination.

Polémique



Rappelons que mardi dernier, l’université d’Oxford a décidé de suspendre les essais sur les enfants de son vaccin anti-Covid-19, développé en partenariat avec le laboratoire AstraZeneca. Alors que des études récentes ont prouvé son efficacité contre les formes graves du Covid-19, Oxford a décidé de suspendre ses essais sur les enfants. Une décision qui serait liée à certaines préoccupations par rapport à de graves effets secondaires constatés chez les vaccinés adultes.

Suspecté d’être à l’origine de la formation de caillots sanguins chez certaines personnes, le vaccin a été dans le collimateur ces dernières semaines. Après le décès de sept personnes au Royaume Unis des suites de caillots sanguins, plusieurs pays ont cédé à la panique en suspendant leurs campagnes de vaccination à l’AstraZeneca ou en la limitant aux personnes âgées tels l'Allemagne, la France, les Pays-Bas ou encore le Canada. Ceci alors que l’OMS reste sur sa position positive par rapport à ce vaccin, « dont les bénéfices l’emportent largement sur les risques » comme l’affirment les experts de l’organisation mondiale. Le Maroc pour sa part a maintenu son utilisation en soutenant que le rapport bénéfice risque d’AstraZeneca reste toujours favorable.