Génération Green : Le Maroc poursuit sa révolution agricole

Grâce à la volonté royale, le Maroc s’impose comme un modèle agricole à suivre. La nouvelle stratégie baptisée « Génération Green » va encore révolutionner le secteur et consolider le leadership vert du Royaume .

 

Green Génération » est de l’avis général une nouvelle révolution verte. Ce nouveau chantier de règne, lancé par le Roi Mohammed VI, trace une feuille de route s’étalant jusqu’à 2030. Ce mégaprojet arrive à point nommé, après les apports structurants du Plan Maroc Vert. Lequel a préparé l’assise de cette nouvelle stratégie.

Rappelons qu’en 2008, le Plan Maroc Vert visait à moderniser l’agriculture marocaine et à développer les zones rurales du pays, en misant à la fois sur les grandes exploitations, majoritairement tournées vers l’export, et sur l’agriculture vivrière.

Rappelons aussi que deux objectifs principaux étaient fixés : doubler le PIB agricole et avec lui les revenus de l’agriculture pour endiguer la pauvreté.

Doté de 147 milliards de dirhams d’investissements, le plan Maroc vert a déjà contribué à une remarquable évolution de l’irrigation et de la mécanisation à travers le pays. Il a également permis la modernisation des activités de transformation des produits agricoles et l’amélioration génétique des semences.

C’est grâce à ce plan que le Maroc a pu conforter sa place de pionner en matière de projets agricoles novateurs en Afrique. Continent où le Maroc est devenu le premier investisseur africain avec l’équivalent de près de 3,5 milliards d’euros investis entre 2003 et 2019.

Les innovations vertes du Royaume sont nombreuses. Les plus marquantes concernent la bonne gestion des ressources hydrique dans l’irrigation responsable avec l’apport des énergies propres, la mise en œuvre de la R&D pour une agriculture adaptée aux spécificités des différents sols et des différentes conditions climatiques, l’agrégation des terres cultivables, la mise de la technologie au service des agriculteurs avec notamment des applications mobiles dédiées, la maîtrise de la cartographie de fertilité des sols, la fertilisation sur-mesure, etc.

Actions inédites

Les succès du plan Maroc vert ont été rappelés pour montrer que la nouvelle stratégie veut capitaliser sur les acquis pour en élargir encore davantage les profits en faveur des petits exploitants, des femmes rurales, des jeunes et de la population des zones montagneuses. Dans ce sens, « Génération Green » devrait permettre à l’agriculture marocaine de devenir bien plus performante. L’objectif principal reste de doubler la part du secteur dans le PIB du Royaume, qui s’établit pour l’heure à 12,3%. Il s’agit également de soulager la balance commerciale en exportant encore plus des produits à haute valeur ajoutée. Dans cette perspective, les recettes des exportations agricoles marocaines doivent passer de 34,7 milliards de dirhams (chiffre de 2018) à 60 milliards en 2030.

De ce fait, un million d’hectares de terres collectives seront mobilisés, et devront créer quelque 350.000 nouveaux emplois. A propos de la création d’emploi, la nouvelle stratégie vise l’émergence d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole. Ainsi des mesures volontaristes ont été prises pour contrer les différents alias, dont celui climatique est le plus pesant, avec la généralisation de l’assurance agricole et de la protection sociale. Le tout avec la réduction de la différence entre le salaire minimal agricole et celui en cours dans les autres secteurs...

L’objectif fixé est de permettre à 400.000 ménages marocains d’accéder à cette classe moyenne. La nouvelle stratégie «Green Génération» mise sur les jeunes et donc sur le rajeunissement de la population agricole, surtout que 360.000 exploitants ont à l’heure actuelle une moyenne d’âge supérieure à 65 ans. Ce facteur est le principal obstacle au processus d’utilisation des nouvelles technologies, par exemple.

Capital humain

Les jeunes ruraux constituent le vrai capital pour le développement agricole. Leur créer des débouchés est essentiel pour soutenir l’essor des secteurs agricole et agroalimentaire. Ce sont eux, à travers la création de start-up agricoles, par exemple, qui en assureront la modernisation en créant un cercle vertueux pouvant se traduire par la diversification des sources créatrices d’emplois et de prospérité dans les zones rurales.

Le mégaprojet promeut la culture de l’entrepreneuriat et la formation qualifiante pouvant permettre aux jeunes ruraux d’avoir les outils et les connaissances indispensables pour l’introduction de pratiques inédites avec l’utilisation de technologies sophistiquées.

Diverses aides et incitations sont prévues pour permettre à 180.000 jeunes agriculteurs de se lancer surtout dans le monde de l’entreprenariat agricole. Ce n’est pas tout, 150.000 jeunes bénéficieront d’ici à 2030 d’ambitieuses mesures de formation professionnelle.

Il est aussi prévu de connecter au moins deux millions d’agriculteurs à des plateformes de services digitaux. Cette stratégie ne laisse rien au hasard. Le petit fellah est au centre des processus du développement escompté. Ces exploitants possèdent, le plus souvent, des parcelles de moins de 5 hectares implantées dans les zones bours. Ils sont de ce fait très vulnérables aux aléas climatiques. Les cultures pratiquées sont de type vivrier à faible valeur ajoutée, généralement des céréales et des légumineuses. La nouvelle vision ambitionne de les amener vers des activités plus lucratives comme les produits du terroir, l’arboriculture, les plantes médicinales et aromatiques.

Pour accompagner ces petits agriculteurs, Green Génération encourage la labellisation des produits, la traçabilité et l’utilisation des canaux modernes en matière de commercialisation et de distribution.

La femme n’est pas en reste. Rappelons que la population des femmes rurales est la plus vulnérable et la plus touchée par la précarité. Malgré les efforts consentis, les mauvaises conditions d’évolution de la gent féminine sont le principal facteur qui pénalise le Maroc dans le classement mondial du développement humain. Cela commence avec les contraintes qu’ont les jeunes filles rurales les empêchant de poursuivre leur scolarité. La plupart abandonnent l’école précocement à cause de leur éloignement, voire par nécessité de se mettre vite au travail pour aider la famille. La nouvelle stratégie vise la protection en amont de la scolarité avec le développement de l’esprit coopératif et associatif,

et l’encouragement de l’émancipation.

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