La violence en toiles de fond

«Arrest» est le nom de la nouvelle exposition itinérante du plasticien tangérois Ilias Selfati. Elle sera visible en France, en Toscane et au Portugal entre fin janvier et fin mai 2013

Par : A.H.

Il a choisi de s’accrocher à l’actualité pour peupler ses toiles toujours nourries d’éléments naturels revisités. Ici, il dévoile et met au grand jour des clichés bouleversants, collectés depuis des années. La majorité de ces photographies sont issues d’illustrations parues dans la presse espagnole. Thème nodal : les arrestations sous toutes leurs coutures. Notamment la violence avec laquelle ces interpellations sont opérées. Le résultat est jonché d’incompréhensions, l’indignations. Ce qui maintient Ilias Selfati dans son champ d’action. Il y a quelque temps, on l’évoquait à l’occasion de l’exposition «Please, bring punk back» et nous le décrivions ainsi. Ce tatoué consentant se positionne tel un flagrant délit. Et pour cause : il veut changer des choses dans le monde, sans forcément le changer. Vaste programme. En essayant de le faire, il se retrouve déflagré. Pour lui, s’éparpiller cela aide à rassembler les débris, à colmater, à s’infiltrer dans des brèches insoupçonnées. Et si c’est lui qui avait raison ? Il est de Tanger, nous dit-on. Qu’il le prouve ! Il y a seulement échoué sans qu’on lui demande son avis. Il y retrouve des copains allégrement imposés, des copines fichtrement non-avouées, des penseurs et quelques autoproclamés parrains. Sa vie bascule lorsqu’il n’y croyait point. Et puis, vlan ! Il devient ce qu’il a toujours été : un mec à l’artistique déployé et redoutable. Il ôte le masque et s’ajuste une camisole. Il est heureux. Il s’adjuge le large et s’y noie. Depuis, ses nouvelles arrivent étouffées parce que voulues ainsi. Selfati est, finalement, un créateur des temps nouveaux avec un rétroviseur en bon état de marche. продвижение сайтов в гугл