Libre cours
Naim KAMAL

Le chef du gouvernement est en perpétuelle confrontation, il est sur tous les champs de bataille et ouvre « le front russe » alors qu’il n’a pas assuré le « front anglais ». Mais on en a désormais l’habitutude et il faut croire que quelque part Abdalilah Benkirane devrait être en conflit avec son soi-titude. Je trouve tout de même que la presse est ingratitude pour une fois qu’elle a un chef de gouvernement à se mettre sous la dent autre que Abass El Fassi et sa lissétude, Driss Jettou et sa roublarditude, Abderrahmane Youssoufi et sa suffisitude. L’exemple est par l’humble auteur de cette chronique. Qu’aurais-je pu écrire cette semaine sans les aspérités de Abdalilah Benkirane et sa promptitude (là il n’y a pas de faute) à déshabiller la presse pour l’été. Les journalistes ont bien tort de s’en prendre au chef du gouvernement alors que celui qui n’a jamais pêché me jette la première pierretitude. Puis c’est quoi cette conceptitude de la liberté d’expression que l’on reconnait à la presse et que l’on dénie au patron du premier partitude du Maroc alors qu’il a trois fois plus d’électeurs que tous les journaux du Maroc réunis n’ont de lecteurs ? Oui, qu’aurai-je pu encore écrire sans l’empressementitude de son parti à se tailler une ligue amazigh à sa mesure. De quoi donner de l’urticairetude à toutes les autres associations amazighes. Narjis Rerhaye rapporte que pour l’activiste et chercheur amazigh Ahmed Assid, la manoeuvre ne trompe personne. « La ligue marocaine amazighe, fait-il valoir, n’est pas une structure civile indépendante, comme c’est le cas pour le mouvement amazigh mais d’une structure inféodée au Parti Justice et Développement, un parti qui veut s’approprier les acquis du mouvement amazigh. Dans sa confrontation avec les modernistes et les démocrates, le PJD se considère comme unique représentant de l’authenticité et accuse les autres d’être influencés par l’Occident. L’idéologie du PJD n’est pas une idéologie marocaine authentique, elle prend son inspiration de courants idéologiques étrangers comme celui des frères Musulmans en Egypte et le wahabisme. Le PJD considère que le discours amazigh, dans son approche fondamentale, représente un défi pour ce parti, en raison notamment de la nature laïque de ce discours ». Je le suis mais je ne comprends pas. Tous les amazighs auraient le droit de s’organiser en mouvements, en associations, en clubs, en alliances, sauf les islamistes amazighs. Pourtant le problème n’est pas d’une complexité énorme. Ces islamistes sont des amazighs qui reconnaissent en eux l’importance de leur affluent arabitude apporté par leur islamitude tout comme je reconnais dans mon arabitude l’importance de mon affluent berbérétude. Pour résumer tout ce charabia – ou amazighabia - policio-ethnolinguistique, le mouvement amazigh et le mouvement islamiste c’est exclusiveattitude contre exclusive-attitude ❚