Le CESE a du pain sur la planche
Nizar Baraka

‘En marge de l’assemblée générale ordinaire tenue dernièrement par le CESE, l’Observateur du Maroc a fait le point avec Nizar Baraka, le président de cette institution, sur les sujets d’actualité concernant cette institution.’

 

L’Observateur du Maroc : Lors de la dernière session tenue par votre Conseil, vous avez livré vos avis sur les banques participatives, mais aussi sur les banques d’une manière générale et sur les crédits. Que faut-il en retenir ?

Nizar Baraka : L'avis qui a été validé a pris en considération le projet de loi dans sa globalité et ne s'est pas penché uniquement sur des banques participatives. Le projet de texte intègre beaucoup d’autres éléments tout aussi importants. Certains concernent la solidité du secteur bancaire marocain d’une manière générale, la prise de risque et le renforcement des mesures prudentielles en matière de crédits, la supervision des sociétés de financement et associations des microcrédits… Concernant les banques participatives, le Conseil a notamment relevé qu'il y avait besoin de mieux expliciter les objectifs attendus de ces banques. Nous avons mis en avant Casa Finance City pour en faire un élément d'intégration financière au niveau régional. Nous avons insisté aussi sur l'inclusion financière et celle de la population, sans oublier les moyens de financement de notre économie.

Le Conseil a souligné une spécificité marocaine en matière de banque participative. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Nous avons mis l'accent sur le fait que le projet de loi montrait la spécificité marocaine dans la mesure où contrairement aux autres pays musulmans, le Maroc a fait le choix de donner l'exclusivité de l’avis de conformité concernant les produits des banques participatives au seul conseil supérieur des Oulémas. Ce n’est pas tout. Nous avons beaucoup insisté dans notre avis sur le besoin de mettre en place les mesures d'accompagnements liées a la finance participative de manière plus globale : formation, transparence, gouvernance, responsabilité sociale et environnementale du secteur bancaire dans notre pays…

Qu’y a-t-il maintenant à l’ordre du jour du CESE ?

Nous avons évidemment le discours du Trône à travers lequel le souverain nous a confié l’énorme responsabilité de mener une étude, avec Bank Al Maghrib et les autres organismes concernés, sur la valeur globale du pays en tenant compte du capital immatériel. Il nous a été demandé de revenir avec des propositions qui permettraient d’intégrer ce capital dans les politiques publiques. En outre, le chef du gouvernement nous a saisi pour donner un avis sur la réforme des régimes des pensions civiles. Nous devrons rendre notre copie d'ici la fin de ce mois de septembre. Nous avons un certain nombre d’autres dossiers sur lesquels nous travaillons comme le développement de l’économie sociale et solidaire, l’égalité homme-femme sur le plan économique, les personnes âgées. Nous avons aussi été sollicité par le parlement concernant l'impact des dérogations dans l’urbanisme... ❚