Immobilisme dans l’immobilier

A Casablanca, Rabat, Tanger et dans d’autres grandes villes, la demande en logements reste importante (hors segment du luxe). Selon nombre de professionnels, même si l’heure est à la stagnation des ventes et des prix, les promoteurs ne se font pas de soucis. Ils prennent le temps de chercher acquéreurs aux biens construits et finiront par les trouver. Sauf que cette démarche ne peut pas être porteuse à long terme. Aux projets achevés s’ajouteront d’autres qui sont en train d’être construits et d’autres encore qui ne sont même pas encore sortis de terre. Le risque est grand de voir, dans certaines villes, l’offre dépasser, et de loin, la demande. Le cas de Marrakech est là pour montrer les conséquences d’une telle situation que même la casse des prix n’arrive pas à atténuer. Que faire ? Promettre une voiture ou des meubles aux acquéreurs ne suffit pas pour les appâter. Aujourd’hui, la plupart de ceux qui cherchent un logement ne trouve pas dans la plupart des offres lancées sur le marché ce qui répond exactement à leurs attentes. Soit que le logement est trop spacieux et donc trop coûteux, soit que l’avance demandée est hors de leur portée, soit qu’on leur demande (encore) « le noir », soit qu’ils n’arrivent pas à convaincre leur banquier d’accepter leur dossier… D’où la nécessité d’une vraie étude de terrain qui permettrait de « mesurer » la demande, d’adapter l’offre à la demande, de recenser les vraies attentes des acquéreurs, de connaître les réels problèmes de financement… Faute de cette radioscopie, les promoteurs continueront à naviguer à vue ❚