Broderie, élégance & Glamour, par Abdelahad Belghazi

'Designer d’intérieur et créateur de bijoux de luxe, A. Belghazi s’est lancé il y a 2 ans dans le prêt-à-porter. Sa nouvelle collection inspirée de l’architecture islamique séduit par son côté original et glamour.'

Fils du fondateur des musées Belghazi, ce passionné d’histoire et de broderie s’inspire de l’art islamique pour créer ses modèles sublissimes. Son style élégant et raffiné mélange subtilement modernité et tradition et plait grâce à son originalité et son audace. Ses tenues très design sont de véritables chef- d’oeuvres qui font revivre l’art ancestral de la broderie, qui aime tracer la beauté, la symétrie, la spiritualité et la magie. Après sa collection originale Calligraphie, imprégnée par l’esprit et l’élégance des femmes de Grenade à l’époque d’Al-Andalus, Belghazi revient avec un nouveau défilé inspiré de l’architecture islamique et des coupoles andalouses. Elaborées dans la tradition du savoir-faire marocain, ses créations modernes et faciles à porter, sont des pièces inédites qui se distinguent par leur finesse et originalité, « dédiée à une clientèle exceptionnelle en quête de la qualité, du détail et du travail de Zman fait à la main ». Grâce à sa technique élaborée, ses symboles millénaires, la symétrie et l’harmonie de ses couleurs, celui qui a le souci du détail a su imposer sa griffe et marque désormais de son sceau séducteur les regards et les esprits.

L’Observateur du Maroc et d’Afrique. Après Calligraphie, vous surprenez à nouveau avec votre nouvelle collection inspirée de l’art islamique.

Abdelahad Belghazi. Oui, c’est une collection de 25 pièces inspirée des motifs et coupoles islamiques, que j’appelle d’ailleurs « L’architecture islamique ». Mes modèles portent tous une touche marocaine, et comme les anciennes broderies me fascinent, j’essaie de les faire revivre dans chaque modèle que je crée. Les gens ont apprécié ma 1ère collection de prêt-àporter, parce que j’ai réussi un mélange entre la mode et l’art de la calligraphie. L’amour de cet art m’a été transmis par mon père, qui à chaque fois ramenait un ancien caftan, me racontait son histoire (nom des motifs, usage des couleurs, choix des coupes…). L’histoire de chaque caftan me permettait de voyager et de m’imprégner des traditions de l’époque. De nos jours, les gens s’inspirent du style européen et négligent notre culture. Il est impératif de revenir aux sources !

Vos modèles sont aussi modernes. Comment réussissez-vous ce mélange entre le traditionnel et le moderne ?

C’est la demande du marché qui impose cela, et comme le Maroc suit la tendance européenne, notamment italienne, les gens apprécient les nouvelles coupes, les nouvelles couleurs, et commencent à oser dans le style. Je prends le gabarie moderne et j’y insère la touche marocaine ancienne. Le marché du caftan étant déjà saturé, je me suis lancé dans le prêt-à-porter de luxe moderne mais toujours avec une touche marocaine.

Qu’est ce qui vous différencie des autres ?

J’adore la beauté et j’apprécie ce qui s’inspire de l’Europe. J’essaie de conserver la touche de la femme moderne, mais qui a un rapport avec notre passé marocain. Ma touche réside dans l’emplacement de la broderie et la maîtrise de l’équilibre, dans les couleurs, les motifs. Le fait que ma touche soit équilibrée, c’est ce qui me démarque des autres. Dans ma nouvelle collection, j’ai utilisé la broderie de Rabat avec des motifs andalous, inspiré des coupoles andalouses, mais la coupe est moderne et européenne. Donc, le mélange a connu un grand succès parce que les gens avaient besoin de ce genre de style au Maroc. Plusieurs motifs sont aussi inspirés du zellij beldi, c’est une façon de faire revivre les pochettes, les accessoires, les ceintures... Et entre chaque collection, je veille à ce qu’il y ait quelque chose de nouveau.

Votre grand-père avait un atelier de broderie à Fès. Votre père, collectionneur de bijoux et de caftans et fondateur du musée Belghazi. C’est un peu une histoire de famille ?

On a la plus belle collection des caftans de broderie au Maroc, certaines pièces rares d’une valeur inestimable remontent au le 12e siècle. D’ailleurs, cette élégance des gens de Zman me fascine, tout cela a été pour moi comme mon école de broderie. C’est mon père qui m’a filé le virus. C’est un don, mais ma famille a joué un rôle important dans ma formation. J’ai eu de la chance de grandir dans une famille conservatrice, qui a su conserver son patrimoine et qui s’intéresse à l’histoire du Maroc.

Vous avez le souci du détail.

Oui, le détail marque les gens. Souvent, on s’intéresse à certaines choses et on laisse de côté les détails. Dans un décor par exemple, un petit coussin peut faire la différence ; dans la mode, aussi, une couleur, un mauvais mélange, un manque d’équilibre peut dévaloriser et desservir la tenue. Je fais attention aux accessoires, aux pochettes, bijoux, …

Vos tenues visent quel type de femmes ?

La femme moderne, qui cherche l’exception, qui ose le style, qui est confiante, qui veut être différente, distinguée, qui a sa propre touche, spéciale. Bref, une femme qui se démarque de la masse.

Pourquoi votre style plait-il autant ?

Le marché manque cruellement de ce genre de style et la rareté est toujours convoitée.

Votre source d’inspiration ?

Les coupoles, les plafonds, les motifs de tapis, les bijoux berbères …Il faut avoir l’oeil, et l’imagination. C’est un don, je vois les choses avant ma création, cela dit, c’est difficile d’associer les anciens motifs à la mode contemporaine.

Des projets d’avenir ?

Mes deux collections seront bientôt dévoilées lors des Fashion days de Dubai ✱