Etude. Les journalistes marocains sont-ils bien payés?
Les journalistes francophones s'en sortent mieux

Enfin une étude sur l’état la situation des journalistes marocains. Le Conseil national de la presse en a dévoilé les détails mercredi dernier à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse.



Voici une étude qui arrive à point nommé. Après une année éprouvante placée sous le signe de la crise à cause de la pandémie du Covid-19, la presse nationale fait l’objet d’une autopsie révélatrice.

Zoom avant

Menée par le CNP, cette étude statistique tente de fournir « une base de données qui servirait de plate-forme pour améliorer le statut des journalistes et de développer le secteur », affirme-t-on dans ce rapport. L’étude porte en effet sur un échantillon de 2451 journalistes, sur un total de 3150 journalistes ayant obtenu la carte de presse nationale. Cette base de données devrait permettre, selon Younes Moujahid, président du Syndicat national de la presse marocaine, aux différentes parties concernées de fournir les informations nécessaires, que ce soit en relation avec l’aspect social, la formation ou la répartition géographique des journalistes.

Ainsi l’étude du CNP révèle que le salaire moyen des journalistes est de 10.121 dirhams par mois. Cependant les salaires diffèrent et se répartissent comme suit : La catégorie la plus importante soit 23,4% des journalistes, touche entre 4 000 et 6 000 dirhams, 22,4%, perçoivent entre 6 000 et 8 000 dirhams, tandis que 13,9%, des salaires varient entre 8 000 et 10 000 dirhams. Un pourcentage minime de journalistes ne dépasse pas les 4 000 dirhams (3,6%). La catégorie la moins représentée reste les journalistes dont le salaire dépasse 30.000 dirhams avec un pourcentage de 3,5%.

Les francophones, les plus gâtés

Par segments, les journalistes travaillant dans la presse écrite francophone gagnent en moyenne 13.432 DH, suivis de près par les journalistes de l'audiovisuel (SNRT, MEDI1TV et 2M) avec une moyenne de 12.958 DH. La presse d'agence les talonne avec 9.459 DHL Toujours selon la même source, la moyenne des salaires des journalistes de la presse écrite arabophone est de 9.344 DH, ceux des sociétés de production audiovisuelle gagnent 9.101 DH et ceux de la presse électronique 7.202 DH. Côté ancienneté, 56,3% des journalistes sondés ont une ancienneté de moins de 10 ans, alors que 24,2% leur ancienneté varie entre 10 et 20 ans. Les journalistes ayant une ancienneté de plus de 20 ans, eux, représentent 19,5%.

Parité aux abonnés absents

Pas de parité dans la presse nationale. La représentativité féminine reste assez faible à en juger les résultats de l’étude du CNP. Cette dernière révèle en effet que les femmes ne représentent que 30% de l'ensemble des journalistes au Maroc. Une tendance qui s'applique à tous les métiers de la presse et tous les médias marocains. Côté catégories d’âge, 44,15% des journalistes sont âgés entre 20 et 40 ans, soit 1.082 journalistes, tandis que 52,15% sont âgés entre 40 et 60 ans (1.278). Les journalistes âgés de plus de 60 ans ne représentent que 3,7 % soit 91 dont 83,3% sont des hommes.

Concernant la distribution géographique, les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra concentrent la plus forte présence de journalistes, avec 42,84% et 33,66% respectivement. Les 3.150 titulaires de la carte de presse au titre de 2020 se répartissent selon les domaines de spécialité comme suit : En tête, la presse électronique avec 1.092 journalistes, les médias audiovisuels (915), la presse écrite (584), la presse d'agence (239), les journalistes honoraires (148), les journalistes indépendants (107) et les sociétés de production audiovisuelle (65).