15 crimes électoraux sous le coude

15 candidats aux dernières élections ont été pris la main dans le sac, ou plutôt la langue dans le téléphone. 30.000 téléphones étaient sous écoute. Et c’est une bonne chose. Justement cette année, les oreilles des services ont décelé 15 cas de fraude aux élections.

Parmi ces 15 personnes 12 ont été élus. Que fait la commission de suivi des élections présidée par le ministre de l’Intérieur (SAP) et le ministre de la Justice PJD ? Rien. Les deux veilleurs ont décidé de ne rien faire pour ne pas compromettre le processus de négociation en cours pour constituer le gouvernement PJD2.

La commission a-t-elle le droit de garder pour elle un cas de crime sévèrement puni par la loi. Car c’est bien de crime qu’il s’agit. A-t-elle le droit de cacher un tel crime aux électeurs qui ont voté pour les adversaires des fraudeurs ? A-t-elle le droit de cacher aux citoyens marocains une manipulation aussi grave ?

La loi est pourtant claire : celui qui couvre un crime ou cache un criminel s’appelle complice, il encourt la même peine que l’acteur principal. Question importante.

Lors des élections des membres de la Chambre des Conseillers, la même commission avait publié les noms des candidats indélicats créant une vive polémique. Mais, il est vrai, elle avait donné le dossier à la Justice. Pourquoi dans ce cas, cette commission a-t-elle tergiversé ?

Apparemment les calculs politiques sont au dessus de la loi. On comprend donc que parmi les fauteurs, il y a      des députés qui appartiennent à des partis en négociation avec le PJD qui a trouvé l’occasion belle pour faire pression dans les négociations. Les politiques ont préféré la stratégie du silence. Le complot du silence dont feu Hassan II avait parlé il y a bien longtemps.