Un retour à une vie normale serait-il imminent ? Pr Azeddine Ibrahimi, directeur du Laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine de Rabat est plutôt confiant. D’après un long post sur son mur facebook très suivi, le scientifique se félicite de la stabilité de la situation épidémique dans notre pays grâce aux mesures prises au bon moment. « Nous avons pu relever le défi de garder la situation sous contrôle pendant le mois sacré malgré la grande activité et mobilité le marquant. Je dois féliciter les Marocains qui ont su respecter le confinement pendant ce mois malgré les multiples contraintes... Nous sommes des champions ! », se félicite Ibrahimi.

Des encouragements et des félicitations qui ne l’on pas empêché toutefois de marquer sa surprise lorsqu’on s’interroge à propos du timing du retour à la vie normale. « Je suis vraiment surpris devant ce type d’interrogations ! A voir le flux humain et le trafic phénoménal ces derniers jours à Derb Omar, à derb Sultan, à Khebazzate, aux grandes surfaces et aux marchés, nous avons déjà repris le cours normal de notre vie, si ce n’est la vie nocturne. Ceci tandis que d’autres pays sont toujours confinés », ajoute le professeur.

Situation encourageante

Insistant sur le caractère personnel de sa proposition, Ibrahimi avance plusieurs données pour argumenter et renforcer l’idée d’alléger les mesures restrictives après la fin de Ramadan. « La stabilité du nombre de cas et de décès enregistrés hebdomadairement a soulagé le système sanitaire qui constitue un point crucial dans la lutte contre la pandémie », note avec satisfaction le professeur en félicitant les choix judicieux pour gérer la situation pendant le mois sacré. « Et qui ont joué un grand rôle dans la régulation du taux de contagiosité », note-t-il. Ce dernier insiste également sur la grande importance des efforts déployés pour accélérer l’opération de vaccination anti-covid-19 surtout après la réception de nouvelles quantités de doses de vaccin.

« Vu l’importance et la valeur de ces acquis, je pense que l’on peut prendre le risque et alléger les mesures restrictives d’une manière progressive », soutient Ibrahimi. Parmi ses propositions pour un retour graduel à une vie normale : L’ouverture des mosquées pour toutes les prières, pour les leçons religieuse et pour l’alphabétisation, permettre aux cafés et aux restaurants d’ouvrir pour des durées plus longues afin de pouvoir récupérer après un mois d’inactivité. Le scientifique propose également d’autoriser les rassemblements en plein air et ceux en lieux fermés avec limitation de nombre.

Ouvrez les frontières

Il appelle aussi à l’autorisation de déplacement entre régions tout en permettant aux Marocains coincés à l’étranger de rentrer chez eux dans le respect des mesures de dépistage aux aéroports et aux points d’accès. « Nous ne pouvons garder nos frontières fermées éternellement surtout que les pays européens vont le faire bientôt. Nous ne pouvons nous permettre de perdre de notre compétitivité touristique dans les conditions actuelles », argumente Ibrahimi en appelant à fédérer les efforts pour maintenir la stabilité de la situation et sortir ensemble de la crise avant l’épreuve de la fête Al Adha.