Pacte de confiance pour le marché des capitaux : les mesures de l’AMMC

L’AMMC vient de présenter son nouveau plan stratégique 2017 2020. Ce dit pacte est considéré par les observateurs comme un pacte de confiance nécessaire. Dans cette nouvelle figure de nombreuses mesures attendues depuis longue date par les investisseurs. D’après Hicham El Alami, directeur du pôle support et développement de l’autorité marocaine du marché des capitaux, le plan d’action de l’AMMC est structuré autour de 4 axes majeurs :

Les premières mesures concernent le renforcement de la confiance dans les marchés « pierre angulaire de tout marché financier ».  Le marché des capitaux est un véritable outil alternatif de financement de l’économie et pourtant cette solution demeure loin d’être très utilisée dans les montages financiers. « Il est donc naturel et nécessaire que des mesures soient prises pour renforcer son attractivité ».

Un deuxième axe du plan a pour objectif de développer la régulation. Le but étant de redynamiser le marché des capitaux. Redynamiser le marché est, selon l’AMMC, une nécessité « afin que celui-ci puisse jouer pleinement son rôle de contributeur au financement de l’économie. »

D’autres dispositions portent sur l’autorité en elle-même, celle-ci aspire en effet à être une autorité performante et influente sur le plan national et régional. L’institution se renforce donc afin de pouvoir mener sa mission au mieux et servir l’ambition du Maroc d’être au niveau régional une place de première importance. « L’AMMC a pleinement un rôle à jouer dans ce sens notamment en se rapprochant d’autres autorités de l’Afrique ».

Enfin, des actions s’articuleront autour du renforcement des capacités à la fois des opérateurs et des épargnants. Désormais, les opérateurs au sein des organismes qui sont sous la supervision de l’AMMC devront être habilités. Leurs compétences techniques et leurs connaissances des dispositions légales et réglementaires seront évaluées, mais aussi leur attachement aux principes de déontologies et d’éthiques. L’AMMC veut aussi jouer un rôle pédagogique auprès des épargnants afin que leurs bonnes connaissances des mécanismes du marché puissent être pour eux une garantie et une protection.

Pour pouvoir séduire les investisseurs et les entreprises à recourir au financement par les marchés des capitaux, la confiance est, pour Ilham Alami, quelque chose d’essentiel. L’autorité, grâce à ses nouveaux statuts, sera dotée d’une indépendance renforcée ajoutée à une plus grande flexibilité. De nombreuses mesures, vont être prises à ce titre, par exemple, l’amendement de la loi qui régit la bourse de Casablanca. Elle prévoit désormais une procédure simplifiée pour la création de nouveaux compartiments qui seront enfin adaptés à chaque type d’investisseurs. Leur création passera dorénavant par un simple arrêté ministériel et non plus par une modification de la loi, qui est un processus très long. L’objectif visé comme l’a rappelé El Alami est simple : « avoir des critères de cotation (et d’accès à la cote) beaucoup plus simple ». Ces mesures devront permettre d’apporter des réponses de manière rapide, mais surtout adaptée aux besoins d’un marché financier qui par définition évolue très rapidement parce que servant l’innovation.

« Les mesures prises offriront non seulement la possibilité de réagir rapidement, mais aussi d’avoir suffisamment de flexibilité, au niveau des outils notamment législatifs et réglementaires, de manière à anticiper et donc accompagner le développement du marché. »

L’entrepreneur marocain notamment lorsqu’il s’agit de PME à toujours cette crainte de perte de contrôle en ouvrant son capital, mais celle-ci, d’après El Alami, n’est pas fondé : « On ne peut qu’encourager le recourt au marché des capitaux, car il y a énormément de bénéfice à y recourir. »

Il est par là nécessaire, d’après lui, de développer la culture financière aussi bien au niveau de l’émetteur qu’au niveau de l’investisseur. En effet l’accès au marché des capitaux n’implique pas la perte de contrôle, on peut en réalité accéder au marché sans perdre le contrôle grâce à des pourcentages relativement sécurisants.

Par : Guénolé Hervouët (Journaliste stagiaire)