« 2012 est un tournant dans la vie de notre groupe »
Samir Oudghiri Idrissi,Directeur Gu00e9nu00e9ral de Lesieur Cristal

Lesieur Cristal a réalisé en 2012 des bénéfices en hausse de 310% par rapport à 2011, malgré une conjoncture « toujours difficile ». Quel est l’état du marché aujourd’hui et quelles perspectives pour 2013 ? Réponses de Samir Oudghiri Idrissi, directeur général de Lesieur Cristal.

Entretien avec Samir Oudghiri Idrissi,Directeur Général de Lesieur Cristal

L’Observateur du Maroc. Comment a été l’année 2012 pour Lesieur Cristal ?

Samir Oudghiri Idrissi. 2012 a été un tournant dans la vie du groupe avec l’entrée de Sofiprotéol dans le tour de table de l’entité à hauteur de 41%. Une opération qui s’est déroulée en douceur et a donné un coup de pouce à notre stratégie. Celle-ci repose aujourd’hui sur la synergie avec Sofiprotéol pour mettre en commun nos bases de distribution. Pour notre activité, 2012 s’est caractérisée par une tendance haussière des cours de l’huile brute de soja. En juillet dernier, nous avons atteint le plus haut pic historique dépassant celui de 2008. Le soja coûtait en 2004 presque 4.000 dirhams. Sur les trois trimestres de l’année dernière, on est arrivé à 12.200 dirhams. Heureusement qu’il y a eu une détente sur le quatrième trimestre de l’année, mais le prix reste cher (10.800 DH). S’y est ajoutée une campagne locale de tournesol quasi-nulle, ne permettant pas le redémarrage de trituration, ce qui n’a pas été sans impact sur notre manière de couvrir notre matière première et donc sur notre résultat. Toutefois, malgré le contexte difficile, nous avons bouclé l’année avec des performances positives plus qu’honorables. Tous les indicateurs sont au vert, ce qui nous permettra d’entamer les années suivantes en tout sérénité.

Comment se porte aujourd’hui le marché sur lequel vous opérez ?

Le marché de l’huile de table est en croissance de 2%, en ligne avec l’évolution de nos ventes (2%). Néanmoins, Au niveau de l’oriental, nous avons de gros soucis. Depuis février 2011, l’Etat algérien commence à subventionner son huile qui est devenu 30% moins cher que l’huile marocaine. L’entrée massive des produits de contrebande principalement les huiles de table en provenance de ce pays nous a gêné. Nous estimons les quantités introduites de manière illégale à quelque 20.000 tonnes en 2012. Ceci dépasse 5% de part de marché. Nous essayons de faire bouger les autorités pour agir dans ce sens, mais le phénomène s’amplifie de plus en plus. Certains de nos confrères se sont même retirés de la distribution dans cette zone. Nous sommes arrivés quand même à maintenir notre position sur le marché avec 57%. Sur le segment des savons, nous avons enregistré une faible croissance du marché du savon dur corporel au détriment des segments savon liquide et gels de douche qui continuent de progresser. Les ventes en termes de savon corporel se sont bonifiées de 3% par rapport à 2011. Avec le lancement en décembre du nouveau savon liquide Taous au niveau des GMS, nous avons pu s’accaparer quelque 74% de part de marché. Par contre, le marché du savon de ménage est en recul de 4% en liaison avec la concurrence de la poudre en vrac et du savon en pâte. Notre chiffre d’affaires en la matière a enregistré une décroissance de 2%. Sur le volet huile d’olive, l’année 2012 a été, notons-le, d’un faible niveau de ventes à l’export puisque les prix marocains restent non compétitifs et ce malgré le maintien de la subvention de 2DH/litre. D’ailleurs, notre chiffre d’affaire est passé de 500 MDH en 2011 à 275 MDH.

Quelles sont vos perspectives pour cette année ?

Nous comptons poursuivre notre TGV de l’innovation à travers le lancement d’une vingtaine de nouveaux produits sur 5 ans tout en investissant quelque 600 millions de dirhams dans ce sens. Nous allons lancer 3 à 4 nouveaux produits par an. Rendez-vous dans les semaines à venir pour la prochaine innovation. De même, notre stratégie sera axée sur l’amélioration de la productivité grâce à la recherche de l’excellence opérationnelle au niveau de tous les métiers de l’entreprise. Nous mettrons aussi le turbo pour la dynamisation des ventes à l’export notamment vers les marchés à fort potentiel de croissance, à l’instar de celui africain, sans compter la consolidation du rôle de l’entreprise dans le plan Maroc Vert, à travers la promotion des filières des olives et des graines oléagineuses

Paru dans le n°211 de L’Observateur du Maroc проекты домов поларсип