Exclusif/Avi Gabbay, président du Parti travailliste israélien: «Des élections anticipées en Israël sont envisageables à tout moment»

L’Observateur du Maroc et d’Afrique : Le cas du Premier ministre Benyamin Netanyahou est à la Une de l’actualité aujourd’hui en Israël et la police a recommandé qu’il soit poursuivi pour des faits de corruption. Quelle est votre position concernant cette affaire ?

Avi Gabbay : Après 9 ans de pouvoir de Netanyahu, le moment est venu de choisir un nouveau leadership en Israël. Le Premier ministre a réalisé de bonnes choses pour notre pays. Mais une culture de corruption règne dans le gouvernement actuel. Nous devons nous débarrasser immédiatement de cette culture. Et pour ce faire, il faudrait commencer par imposer une limitation de la durée du mandat du Premier ministre et nommer des professionnels au gouvernement. Les nominations partisanes à des postes de responsabilité doivent être bannies.

Pensez-vous que Netanyahu doit démissionner ?

Oui effectivement. La loi ne l’y oblige certes pas, mais je pense qu’il ferait mieux de démissionner.

Des élections anticipées sont-elles possibles ?

Des élections anticipées sont envisageables à tout moment, et se produisent souvent en Israël. Le parti travailliste se prépare actuellement aux élections afin que nous soyons prêts dès que celles-ci seront convoquées.

Vous avez déclaré à un media israélien que votre parti est susceptible de diriger le gouvernement et qu’il pourrait remporter 32 sièges à la Knesset. Qu’est-ce qui vous donne cette assurance ?

La majorité de l’opinion publique israélienne approuve les principes fondamentaux et les politiques du parti travailliste. Si vous donniez aux électeurs israéliens une feuille contenant nos principales politiques, mais sans entête du parti - une politique de sécurité agressive, la perspective d’une solution à deux États et une économie équitable - 80% des Israéliens soutiendraient ces politiques. Mais, une fois que vous ajoutez le label "Parti Travailliste”, cette proportion baisse. C’est donc une question de stratégie de marque plus que de politique, et nous y travaillons.

Vous aurez certainement à conclure des alliances. Le ferez-vous avec les groupes arabes ?

Nous allons d’abord gagner les élections et ensuite nous discuterons de la formation d’un gouvernement.

Le parti de Tzipi Livni est un de vos alliés, jusqu’où peut aller cette alliance ?

Notre alliance avec Tzipi Livni est importante et j’espère qu’elle se poursuivra jusqu’aux prochaines élections.

Quelle est la position de votre parti concernant les Juifs ultra-orthodoxes ? Pensez-vous qu’ils pourraient être des alliés ?

Je crois en un Israël qui abrite tous les Juifs - ultraorthodoxes et orthodoxes, conservateurs et réformateurs, affiliés ou non - du plus laïc au plus pratiquant, sur le plan religieux. Nous devons nous unir en tant que Nation et veiller à ce que tout le monde se sente le bienvenu.

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