Génocide arménien, l’ombre de Talaat Pacha

Le 24 avril est jour de souvenir des victimes du génocide arménien commis par l’Etat turc en 1915. Un million et demi d’Arméniens, enfants, femmes, vieux ont été exterminés par une politique qui avait trouvé une justification sur mesure à ses forfaits, la trahison.

La Turquie était en guerre avec la Russie croyait que les Arméniens aidaient cette dernière. Ce sont les deux tiers de cette population qui vivait en Turquie qui avaient été soit déportés, soit massacrés ou affamés. Le débat sur la qualification de génocide n’est pas encore clos, mais la tendance est vers sa reconnaissance, y compris par des associations turques.

Le génocide est le fait du Comité Union et Progrès (CUP), plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs, parti au pouvoir à l'époque. Les trois personnalités qui l’ont conçu et mené « à bien » sont les officiers Talaat Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha. Talaat Pacha qui avait été condamné à mort par contumace par la cour martiale turque en 1919, a été assassiné, à Berlin, d’une balle dans la tête par un jeune arménien qui avait perdu ses parents dans le génocide. Néanmoins, il a toujours son mausolée à Istanbul, où un quartier important porte encore son nom, ainsi que l’un des principaux boulevards d’Ankara, une avenue à Izmir…

Le génocide était une opération bien lucrative, puisque les biens des Arméniens déportés ou assassinés avaient été pris comme butin de guerre par les génocidaires. Patrimoine immobilier, comptes bancaires, y passaient. Talaat Pacha avait aussi demandé en 1916 la liste des Arméniens qui possèdent une assurance-vie dans des compagnies américaines pour que l'argent de ces comptes soit transféré au gouvernement ottoman au motif que leurs détenteurs sont tous morts sans laisser d'héritiers.