Arnaud Collery: «Le bonheur c’est créer une vie autour de ses valeurs»

Coach du bonheur et fondateur du Stand Up For Passion, Arnaud Collery nous parle de la 1ère édition africaine du SUFP organisée au Maroc par Zaya Signature, placée sous le signe de la "Diversité en entreprise». Objectif : susciter via une représentation Live une inspiration où 7 speakers évoquent les expériences ayant façonné leur parcours professionnel en mêlant du story telling.

Parlez-nous un peu de votre parcours ?

En 20 ans de carrière, j’ai eu plusieurs emplois. Diplômé en Finances à Paris puis en Droit, j’ai exercé environ 3 ans en Finances, 2, 3 ans dans le Luxe, pour Cartier Tokyo notamment, j’ai été directeur d’une boîte de communication financière à Paris, puis il y a 10 ans, j’arrête tout pour devenir artiste. Je deviens alors acteur, scénariste, comique de One Man Show, réalisateur, producteur et au bout de 7 ans, je réalise qu’il me manque un peu de profondeur, et c’est comme ça que je suis devenu coach il y a 5 ans. Je commence alors ma 1èremission dans un incubateur de star up, en Afrique du sud à Cape Town, et un jour, quelqu’un me dit : « tu es un « chief Happiness officier ». C’est un métier qui existait déjà dans la Silicon Valley (USA) depuis 20 ans, où des gens un peu comme moi, assez humains, à la fois extravertis et introvertis, qui aiment les autres et qui sont à l’écoute, adorent inspirer via la scène. Et je commence à faire ça et ça marche tout de suite. Je rentre à New York et je décide de faire cela de façon indépendante.

Vous êtes donc devenu ce qu’on appelle un « Cheif Hapiness Officer ». De quoi s’agit-il ?

En fait, j’aide les boîtes à connecter, à comprendre leurs émotions, à comprendre l’humain, à se parler vrai, à enlever leurs masques. Et parallèlement, je monte mon « Stand Up For Passion », il y a 4 ans à New York. C’est notre 19eévénement, on l’a monté aussi au Nepal, à Londres, à Tokyo et on sera bientôt au Brésil et au Canada. A chaque fois, on a 7 personnes au parcours atypique, unique de transformation qui parlent de leur expérience, à un moment de leur vie où il y a eu un point de bifurcation complètement dingue. En fait, j’amène le côté culturel aux gens, à la question de « sens » (purpuse en anglais), parce que jusqu’aujourd’hui, tout ce qui concerne la passion, la joie ou la question de sens, c’est souvent l’affaire des intellos. Moi, je ne suis pas un intellectuel, je suis un praticien, j’adore les gens et j’aime travailler avec eux. J’adore aussi la scène et le côté « entertainment » et je me suis dit « pourquoi ne pas faire du sens avec quelque chose de sexy, de fun ? ». En fait, 7 personnes vont parler chacune pendant 7 minutes du sens, de choses profondes mais d’une façon entertainment. A chaque fois, je choisis 7 modèles différents de personnes qui se sont construites ou reconstruites. Le but c’est d’inspirer en écoutant leurs histoires extraordinaires, et se disent « et si je changeais de vie ? et si je faisais les choses un peu différemment ? »C’est un show où on se donne entièrement, où on parle de soi mais d’une façon pour engager les autres, c’est un soi, un jeu ouvert. Quand je parle de mon histoire personnelle, j’essaie de garder en tête l’autre pour voir si mon discours va l’aider, sinon, j’arrête.

Comment se fait la sélection des participants ?

C’est un grand process, ça prend beaucoup de temps, on cherche la diversité, à savoir des profils de milieux différents, de pays différents, et puis des histoires de transformation assez fortes. On a par exemple refusé certains responsables d’entreprises qui ne voulaient pas faire de coaching avant. On veut des gens qui se donnent entièrement sur scène, sans masques.

Qu’est ce qui vous intéresse dans ces histoires de transformation ?

Un moment de bifurcation où ils ont dit « Non » à leur entourage, à la personne qu’ils étaient jusqu’à maintenant, à la ligne qui était toute tracée pour eux. Ce qui est intéressant c’est de voir comment ils ont pu franchir tous les obstacles après qu’ils soient tombés dans le creux, au plus profond du trou. Vous savez, il y a toujours une histoire sombre derrière ces expériences, et donc, ils vont parler pour la 1èrefois de ce moment de crise. Les gens ignorent souvent comment certaines personnes arrivent au Top ; on ne peut pas y arriver sans faire des sacrifices énormes, sans avoir dit Non, sans avoir choisi des priorités dans la vie !

Le coaching des participants dure souvent des mois ?

Oui, c’est pendant le coaching qu’on décortique, qu’on breakdown l’histoire, pour savoir quelle est la chose la plus importante à raconter et à utiliser pour une salle qui ne les connait pas ou très peu.

Pourquoi avez-vous bifurqué vers le métier d’acteur puis coach ?

A 24 ans, mes parents divorcent, et tout d’un coup, le monde s’ouvre devant moi, je croyais que je me connaissais, puis 1erdéclic, je me suis dit : il faut que je change de vie, que je me connaisse. 2edéclic, j’ai fait un film qui n’a pas pu se vendre, et là, j’ai tout perdu, il y 8 ans, puis, il a fallu que je me crée. J’ai dû aller dans la profondeur, avant, j’écrivais des histoires comiques.

Le SUFP, ça vous apporte quoi ?

A chaque fois, ça m’inspire de voir ces gens sur scène, ça me donne une nouvelle énergie sur la vie. Ces gens que je coache deviennent à chaque fois mes professeurs et ça m’excite d’entendre leurs histoires, il y a tellement de belles choses dans la vie, je suis un accro des belles histoires, un accro de transformation.

Quelle est votre définition du bonheur ?

C’est très subjectif, c’est créer une vie autour de ses valeurs. Comprendre ses valeurs, faire des priorités, dire non à ce qui ne fait pas partie de sa valeur, comprendre les sacrifices que tu dois faire. C’est la rencontre, la liberté, les voyages, l’amour…et parce que je fais ça, il y a des sacrifices derrière.

Parlez-nous de votre nouveau livre « Mister Hapiness » (distribué chez Larousse) sorti le 10 avril 2017.

C’est un livre sur toutes les façons de se réinventer, c’est sur le bonheur en passant par la réinvention personnelle.

Pensez-vous réellement avoir un impact sur les gens que vous coachez ? est ce que ça change leur destinée ?

 Vous savez, plusieurs entreprises sont séduites par ma démarche, notamment Nestlé Maghreb, et je crois que mon coaching a un impact complètement transformateur. Je travaille avec les gens entre 6 mois et un an, je n’interviens qu’une fois. Je change l’énergie des intervenants au cours de plusieurs sessions de préparation, et une fois que c’est changé, c’est bon.