L'opposition vénézuélienne crie au scandale après la réélection de Maduro

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a été réélu, hier dimanche 20 mai 2018 jusqu'en 2025, lors d'un scrutin déclaré illégitime par ses opposants qui ont dénoncé des pressions sur les électeurs et exigé un nouveau vote.

Après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote, le président socialiste sortant remporte 67,7% des voix contre 21,2% à son principal adversaire Henri Falcon, lequel a rejeté le processus électoral, a annoncé la présidente du Conseil national électoral (CNE) Tibisay Lucena, faisant état d'une "tendance irréversible".

Quelque 20 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, et selon le décompte de la commission électorale, sur 8.603.936 de votes, M. Maduro a obtenu 5.823.728 suffrages.

Le taux de participation d'environ 46% est le plus faible de l'histoire du pays.

S'exprimant devant ses sympathisants, Nicolas Maduro s'est lui réjoui d'un "record historique".

"Jamais auparavant un candidat présidentiel n'avait gagné avec 68% des voix du peuple, et jamais auparavant il n'avait 47 points d'avance sur le second candidat", a-t-il dit devant la foule réunie devant le palais de Miraflores.

Mais peu avant les résultats officiels, Henri Falcon a rejeté ce scrutin présidentiel, faute de "légitimité", et exigé la tenue d'une nouvelle élection avant la fin de l'année.

"Nous ne reconnaissons pas ce processus électoral, pour nous, il n'y a pas eu d'élection. Une nouvelle élection doit être organisée au Venezuela", a déclaré l'opposant Henri Falcon lors d'une conférence de presse, accusant le gouvernement d'avoir fait pression sur les électeurs.

L'adversaire de Nicolas Maduro a pointé du doigt les "points rouges", ces tentes installées par le PSUV, le parti au pouvoir. Après avoir voté, les électeurs sont venus s'y inscrire dimanche dans l'espoir de recevoir la prime promise par le président.

Dissident du chavisme, la doctrine politique créée par Hugo Chavez, prédécesseur de Nicolas Maduro de 1999 à 2013, Henri Falcon, 56 ans, s'était présenté en quittant la coalition d'opposition (MUD), qui boycotte le scrutin qu'elle qualifie de "fraude" depuis des mois.

L'autre candidat de l'opposition, le pasteur évangélique Javier Bertucci, 48 ans, a également dénoncé l'élection quelques minutes après et appelé à un nouveau vote.