Majorité: Une trêve pour tenter de recoller les morceaux

C’est une réunion sous haute tension que va tenir aujourd’hui, si tout va bien, les dirigeants des partis de la majorité (PJD, RNI,  UC, MP, PPS et USFP). Ces retrouvailles interviennent à un moment où le gouvernement est quasiment au bord de l’implosion. Et pour cause ! Les membres du gouvernement ont clairement montré que chacun tente de «sauver sa peau» à chaque fois qu’un gros problème est posé. On l’a bien lors de la campagne de boycott qui a donné lieu à des tirs croisés entre membres du gouvernement. On a assisté au même spectacle, lamentable, après les fuites de certaines conclusions tirées du rapport d’une commission parlementaire sur les prix des carburants ou encore face à la colère contre la fièvre des prix du poisson.

Le manque de cohésion au sein du gouvernement est flagrant. La charte de la majorité, signée le 19 février dernier, n’y a rien changé. Une rencontre s’imposait pour qu’El Othmani et les membres de son équipe accordent leurs violons. Y parviendront-ils ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, une réconciliation de façade ne va pas changer le fiacre du gouvernement en TGV.

Pour le président du groupe parlementaire istiqlalien, Noureddine Mediane, l’équipe d’El Othmani va de déchirement en déchirement et tombe de ce fait dans un immobilisme structurel. «Les réactions au boycott ont révélé au grand jour qu’il n n’y a aucune sorte de cohésion entre les différentes composantes du gouvernement», relève-il. Pour lui, il n’y a rien à espérer d’un gouvernement dont chaque ministre tire la couverture vers lui.

De son côté, Abdellatif Ouahbi tire à boulets rouges sur El Othmani et ses «coéquipiers», estimant que ce gouvernement passe son temps à gérer des crises qu’il s’amuse lui-même à créer au lieu d’agir pour résoudre les problèmes du pays. Le parlementaire du parti du tracteur

explique l’impasse dans laquelle se trouve «l’équipe gouvernementale» par son manque de vision et d’orientation. Les deux députés de l’opposition sont catégoriques: «El Othmani et ses ministres naviguent à vue et gère les affaires au jour le jour». Sauf miracle, mais le temps des miracles est révolus, la réunion de la majorité ne changera pas grand-chose.