De bons sons, bon sang !

Le 1er juin le rideau tombait sur la 12e édition du festival Mawazine Rythmes du Monde. Un bilan enchantant Rabat et ses nombreux publics et invités. Sans dérapages sur le terrain. Les voix hostiles ont vu leurs becs cloués

Mawazine a, encore cette année, drainé des foules impressionnantes. Des foules venues déployer leur amour pour l’une des expressions artistiques les plus universelles. Et c’est par dizaines de milliers que le public répondait présent. Les sept scènes que comptait le festival ont réussi un pari délicat, celui d’offrir des moments d’exception et de communion. Des records d’affluence ont ainsi été battus dans les deux plus grands espaces, Nahda et OLM Souissi. Pour Deep Purple, David Guetta, Rihana, Jessi J, Mika, Enrique Iglesias, Sexion d’Assaut…, l’assistance a assuré de fiévreux allers-retours avec les artistes, usant des codes qui rythment les plus grands concerts à travers le monde. Pour ce volet international, seuls The Jacksons ont laissé le public sur sa faim et dont une partie a choisi de quitter la fête. Côté Nahda, scénario identique mais en version arabe. On vous parle, ici, de cartons. Sherine, un brin tête en l’air, n’a pas démérité malgré des regards hagards. Najwa Karam, avec son habituelle grâce, se baladait avec aisance devant un parterre acquis et ravi. Ahlam, drapée comme une déesse, a pris à la gorge des fans qui en voulaient encore et encore. La Marocaine Hoda Saad, nouvelles chansons sous le bras, a pu mesurer le formidable taux d’audience dont elle jouit dans son pays où elle se rendait fréquemment avant de s’y réinstaller. Ce succès est dû, en partie, au fait qu’elle écrit ses paroles en dialecte marocain même si sa vie professionnelle s’est construite ailleurs. On citera également Hatim Ammor, Assi El Hallani, Tamer Hosni, Chada Hassoun, Don Bigg, Lotfi Bouchnak, Hamid El Kasri… La liste est bigrement longue. Passons ceux dont on a rendu compte la semaine dernière (Cheb Mami, Walid Tawfik…), la scène purement marocaine a, de sa part, tenu ses promesses. L’africaine, haute en rythmes et plus pointue cette année que commerciale, a suscité l’étonnement et l’adhésion, un mélange d’incompréhension et d’émotion. La rue et ses spectacles, le théâtre Mohammed V à l’instar de lieux plus cosys ont fini par confirmer le côté Rythmes du Monde de Mawazine. Et avec tout cela des illuminés se croyaient chargés d’une mission apparemment divine pour que l’émancipation s’arrête net, arguant que la situation était grave et qu’il fallait renoncer à dérider toute une population. Ils ont finalement essuyé un non lieu mémorable. Mais cela est devenu un sport accompagnant les concerts et les festivals d’été. Alors, que faire ? Laissons la caravane passer. spanish to english translator