Rythme pluriel, ville singulière

Le 19e Festival de Fès des Musiques sacrées du monde (FFMSM) se poursuit jusqu’au 15 juin sous l’intitulé «Fès l’Andalouse». Notre premier état des lieux est fort en touches. Que la suite se dresse en fort respect du thème en ode à l’amour.

Ouverture en fonds-phare de cette nouvelle édition présidée par la gracieuse altesse royale Lalla Salma, sublimissime comme à son habitude. A son arrivée en ce vendredi à Bab Makina où elle devait donner le coup d’envoi de ces festivités réputées conviviales, un standing ovation a répondu largement présent. La soirée d’ouverture du FFMSM a rompu le brouhaha tranchant dans l’emplacement malvenu des nombreux journalistes venus couvrir l’évènement pour qu’il ne prenne pas froid. Belle à tout rompre, la princesse a fini par assister à un spectacle grandiose, une espèce de mélange de genres, non encore maitrisé, à parfaire. Entre son «compositeur» El Khalloufi et son metteur en scène Andres Marin, le premier n’est pas cité dans le catalogue. Cela serait peut-être NORMAL, chuchote-t-on. La création s’appelle, pourtant, «L’Amour est ma religion». Mais le FFMSM est, cette année, à sa 19e édition. Il est à la veille d’une date fatidique. Il se remettrait en question ? Cela s’érige en absolue mutation. Si l’on veut que cela prenne des dimensions humaines. Mais revenons à la fresque inaugurale. Cela démarre en grandes pompes et on applaudi à tout va. Cherifa, ancienne soliste de feu Rouicha, tient en halène. Voix indéfinissable, elle bouleverse, à son accoutumé, une présence ébahie, submergée et reconnaissante. Ses envolées vocales sont, pour ainsi dire, uniques. A ses côtés Bahaa Ronda et Françoise Atlan. Muses incontestées et humbles à faire frémir, elles ont assuré pendant que Carmen Linares perdait sa voix, réellement, sérieusement. Cette création n’a définitivement jamais eu lieu. Hors véritable résidence, on ne peut parler de fonctionnement communicant. En deux jours, on ne peut trôner, se fabriquant ce qui peut, malheureusement, évoquer des références. Cette «Création», pour bien la déclarer, n’en a jamais été une. Une belle œuvre ratée, sachant que les ingrédients pour en faire une référence y étaient en belle présence. Et Paco de Lucia et son ensemble de secouer le cocotier en cette belle et venteuse soirée du dimanche. Guitare sublimée en solo et avances colorées pour ses incommensurables compagnons, danseur et donneur de la voix compris. Un set merveilleux hors bouleverse jazz de cet ancien gratte cordes du «Friday Night In San Francesco», monté  avec John McLaughlin et Al Di Meola. La soirée, belle et pas troublante de regain spirituel comme le suggère l’approche du festival, a dû faire et défaire. Et nous voilà plongés dans l’étendu. Autres rencontres, autres belles découvertes. Celles du Musée Batha, formellement incontournables. Les plus belles fusions s’y prononcent. En respect total du silence et de la reconnaissance de la création immédiate et indéterminée. On aime et j’espère qu’on ne va pas nous reprocher cet état de fait. Le FFMSM a ceci de vrai que ça touche l’incroyable. Et on y est. Merci pour tout et le reste aussi. Et dire qu’il y avait pendant les quatre premiers jours du festival des débats sur «Une Ame pour la Mondialisation» sous le thème fleuve de «Nouvelles Andalousies, solutions locales pour un désordre global ». C’est, décidément, dans le laborieux que cet évènement évolue. Mais que vive et continue à faire de belles siennes ce beau festival. A la condition espérée que les premiers fonctionnent en globaux. Et on sera là, forcément продвижение сайта мебели