Cour des comptes : Les centres hospitaliers ne font pas leur travail

Les services et les spécialités médicales devant être disponibles dans les centres hospitaliers régionaux et préfectoraux sont absents. Un constat amer que fait quotidiennement le citoyen marocain et que vient confirmer le Rapport annuel de la Cour des comptes au titre de 2016-2017.

Le contrôle de la gestion des centres hospitaliers régionaux et préfectoraux relevant du ministère de la Santé et gérés de manière autonome, a en effet révélé que « certains centres hospitaliers n'offrent pas l'intégralité des prestations devant être assurées au regard de leur positionnement dans la filière de soins » alors même que le décret n°2.06.656 du 13 avril 2007 portant sur l’organisation hospitalière a défini pour chaque niveau hospitalier les spécialités et les services médicaux à mettre à disposition des citoyens.

 

Une faible productivité des médecins qui ne font pas face à leurs responsabilités  

 

Autre constat et non des moindres, puisqu’il concerne le « facteur temps » comme le désigne la Cour des comptes. En effet, la Cour a fait état de la longueur des délais de rendez-vous, de consultation et d'hospitalisation au niveau d’un certain nombre de centres hospitaliers, or, la maladie ou l’accident ne sauraient attendre.

Pire encore, ce problème n’est pas imputable à un débordement des centres hospitaliers ou à une insuffisance des ressources humaines comment on pourrait le penser.

Le problème se trouve au niveau des médecins qui font la pluie et le beau temps au niveau de leurs unités, puisque le rapport explique que « les praticiens de la même spécialité ne sont pas présents en même temps à l’hôpital, que les consultations se limitent à une ou deux séances par semaine et par praticien, que ces mêmes séances se terminent souvent en fin de matinée et que certains praticiens déterminent à l’avance le nombre de patients à examiner ».  Une carence en matière de programmation qui conduit donc à une « une faible productivité des médecins »

Par ailleurs, les centres hospitaliers préfectoraux et provinciaux connaissent des problèmes en matière de facturation de leurs prestations et de recouvrement de leurs créances, note la Cour.

En effet, dans certains cas, une différence entre les prestations réalisées et celles facturées, la non exhaustivité des relevés des actes et des prestations et la non facturation des prestations des urgences ainsi que le retard important au niveau du traitement des dossiers de facturation et la mauvaise gestion des dossiers des patients disposant d’une couverture médicale, ont été observés par la Cour des comptes.

 

Les centres hospitaliers avancent de façon aléatoire

 

Par ailleurs, tout comme le secteur le secteur de l’éducation, les centres hospitaliers avancent de façon aléatoire, dans la mesure la Cour des comptes déplore  «  l’absence d’un document  définissant les objectifs stratégiques et organisant l’offre de soins, les équipements et les infrastructures, ainsi que donnant une vision claire pour leurs développements » ce qui est en contradiction avec l’article 8 du décret n°2.06.656 du 13 avril 2007 relatif à l’organisation hospitalière.

Ces observations sont en grande partie d’ordre structurel et sont communes à tous les centres hospitaliers, conclut la Cour, rappelant que certaines ont été également soulevées dans son précédent rapport annuel au titre de l’année 2015.