Ainsi va le Maroc
Algérie. En rupture avec le peuple, le régime rompt avec le Maroc

L’Algérie l’a donc fait. Comment le Maroc a-t-il pu supporter une hostilité de 46 ans? Comment l’Algérie s’est-elle précipitée suite à une seule déclaration du représentant du Maroc aux Nations unies à propos de la Kabylie, sachant que Omar Hilal n’a fait que répondre à une attaque algérienne sur le sujet du Sahara alors que que celui-ci n’était pas à l’ordre du jour au sommet des non-alignés?
Une preuve de la fragilité d’un pouvoir aux abois qui fait face à un Hirak de plus en plus déterminé. Les Hirakistes se sont aperçus que leur mouvement a été kidnappé par la même bande qui a détruit l’Algérie. Le retour de l’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar et de l’ancien chef des renseignements militaires, Toufiq Mediène qui sont les vrais maîtres du pays a fini de braquer les Hirakistes qui maintiennent leur exigence d’un Etat civil et non militaire.
Ramdane Laamamra, le ministre des affaires étrangères est un pur produit de la bande à Nezzar, et donc il est normal qu’il soit le premier à annoncer la rupture des relatifs et non pas le président Tebboun, installé par la bande pour surtout ne rien faire et ne rien dire.
Maintenant que c’est fait, cela veut dire quoi pour le Maroc? D’abord c’est bon pour lui, puisque la rupture n’est pas venue de lui, alors qu’en fait elle lui est bénéfique. L’Algérie c’est le Polisario, le Polisario c’est l’Algérie et la pièce dure depuis près d’un demi siècle sans que les attaquants n’aient obtenu le moindre résultat. Le Maroc a travaillé comme si le problème n’existait pas et cela a très bien marché.
Par ailleurs, une rupture complète des relations n’aurait aucune incidence sur le Maroc dont les échanges avec l’Algérie représentent moins de 1% de ses échanges internationaux. Le total de ces échanges, importations et exportations atteint à peine 5 millions de dollars, pas de quoi remuer un quartier.
Le plus drôle dans cette histoire le voici: les généraux d’Alger ont accusé le Maroc d’être à l’origine des incendies qui ont ravagé la Kabylie en préparant le coup avec le Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK) et le Mouvement Rachad. Ces deux organisations ont été classées terroristes par le régime algérien alors que rien ne le prouve. Le Maroc a été accusé de tous les maux dont souffre le pays y compris ceux causés par la mauvaise gestion des autorités, manque d’eau, de farine, de lait, de liquidités... Pour le régime d’Alger tout cela est le fruit d’une conspiration qui vise l’Algérie, « la première puissance régionale ».
Trouver des boucs-émissaires est la seule trouvaille du régime pour faire face au Hirak qui se prépare à une autre phase encore plus dure pour les généraux. Surtout après l’arrestation d’un opposant livré par l’Espagne et qui risque de passer de très mauvais moments entre les mains du renseignement militaire.
Il y a un air de déjà vu. Mais qui était aux commandes lors de la décennie noire où 250.000 Algériens ont perdu la vie? Khaled Nezzar et Toufiq Mediène surnommé « dieu de l’Algérie ». Ils sont revenus alors qu’ils étaient condamnés à 20 ans de prison ferme chacun lorsque le général Gaïd Salah (dont la mort reste un mystère) a pris le pouvoir après le départ des Bouteflika. On reprend les mêmes et on tranche dans le gras.