La BERD contribue au verdissement des marchés de capitaux marocains
"L'économie verte représente un énorme potentiel au Maroc", a affirmé à plusieurs reprises la présidente de la BERD, Odile Renaud-Basso, dans ses prises de parole lors de la tenue de l'Assemblée générale annuelle de cette Banque. C'est ce qu'elle a également redit lors des différents panels auxquels elle a participé dans le cadre du Business Forum organisé à cette occasion.
L'intérêt ainsi souligné par la première responsable de la BERD s'est traduit dans les faits. Ainsi, la présidente de l'institution financière européenne a signé, à Marrakech, un accord technique de coopération technique avec le groupe Bank of Africa, représenté par son Administrateur Directeur Général, Brahim Benjelloun Touimi. Objectif annoncé : "coopérer et élaborer un cadre de financement social, durable et vert pour Bank of Africa, avant sa première émission d'obligations sociales".
Par ailleurs, la BERD affirme que le Maroc dispose d'un cadre et d'infrastructures juridiques et réglementaires relativement développés pour ses marchés de capitaux. Cependant, la pandémie de COVID-19 a soulevé de nouvelles difficultés économiques et sociales, qu'il est possible de résoudre au moyen de nouveaux instruments sur les marchés de capitaux permettant d'associer la finance verte à des thématiques sociales plus larges.Le choix de Bank of Africa n'est pas fortuit. Le groupe présidé par Othman Benjelloun avait lancé la 1ère obligation verte «Green bond» dans le secteur bancaire marocain en 2016.
La Banque ajoute que la demande des investisseurs et institutions financières pour ce type d'instruments est croissant. Elle relève toutefois que la part de ce marché obligataire ne représente que 27% des émissions sur les marchés émergents. D'où son engagement pour aider les institutions financières marocaines à mettre en place des cadres qui accélèrent les émissions d'obligations sociales et durables dans la région permettra à ces institutions d'attirer une base d'investisseurs plus large et plus diversifiée et aura un impact sur le pays en finançant des projets portant une dimension sociale et écologique.
De son côté, Brahim Benjelloun Touimi a affairmé que l’ambition, constante, de Bank of Africa est d'offrir des solutions innovantes de financement aux défis auxquels est confronté le secteur privé en Afrique, en particulier les PME, notamment ceux liés au climat et au genre."Grâce à ce soutien à Bank of Africa, la BERD renforcera les marchés de capitaux marocains et facilitera l'émergence d'un secteur financier durable et résilient. Elle ouvre aussi la voie à une réitération de cette expérience par d'autres institutions financières locales, à l'origine d'un changement dans le secteur visant à appuyer et à intensifier les émissions d'obligations comprenant une dimension verte et sociale», affirme la présidente de l'institution financière européenne.
Telle qu'elle a été détaillée par la BERD, l'assistance technique prévue dans l'accord comprendra une analyse visant à recenser les principaux axes d’améliorations en terme de capacités, ressources, actifs et processus de Bank of Africa eu égard à des normes reconnues relatives aux obligations vertes, sociales et durables. Un plan d'action opérationnel a été également annoncé "pour adopter et mettre en œuvre un cadre de finance durable, en vue d'émettre des obligations vertes, sociales et durables".
La BERD appuie l'ANP pour booster la résilience climatique du secteur portuaire marocain
La présidente de la BERD a signé, à Marrakech, l'accord accordant 40 millions d'euros de prêt à l'ANP.
La Présidente de la BERD a signé les documents concernant ce prêt en présence de Nizar Baraka, ministre de l'Équipement et de l'Eau, de Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, en plus de la directrice générale de l’ ANP, Nadia Laraki ainsi que des représentants du GEF et de la direction de la BERD.
« La Banque s'est engagée à promouvoir la transition verte et la résilience climatique au Maroc et dans tous ses pays d'opérations. Soutenir l'ANP avec le GEF pour intégrer les mesures d'adaptation au changement climatique dans le secteur portuaire fournira un modèle reproductible au Maroc et dans la région», a souligné Odile Renaud-Basso.
De son côté, Nadia Laraki s'est félicitée de l’aboutissement du processus contractuel avec la BERD et a remercié le GEF pour son engagement. Elle a également indiqué que les projets secondaires financés dans ce cadre traduiraient l'engagement de l'ANP à faire du changement climatique un intrant incontournable dans sa vision stratégique.
C'est ce qui permettra d'apporter un soutien systématique à la résilience des ports marocains face au changement climatique, expliquent les techniciens de l'institution financière européenne. Dans cette perspective, un groupe de travail sera créé. Il sera composé d'acteurs clés du secteur portuaire marocain. Le but est de "faciliter une prise de décisions éclairées et soucieuses du climat, et promouvoir une optimisation de la gestion environnementale et des normes pour l'ANP".Une assistance technique sera fournie à l'ANP dans le cadre de cet accord. Elle sera financée par une subvention de 500 000 dollars du GEF et une subvention de 1 million de dollars de la BERD.
Une assistance technique supplémentaire soutiendra la mise en œuvre et le suivi efficaces du projet ainsi que l'amélioration des normes d'information financière de l'ANP, ajoutent les mêmes sources.
«Ce projet est en alignement parfait avec la stratégie portuaire nationale au Maroc, l'ANP jouant un rôle clé dans les projets d'infrastructure à grande échelle visant à conforter l'évolution du transport maritime et du commerce extérieur du Royaume », a commenté le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka.
Pour rappel, le Maroc, qui est membre fondateur de la BERD, est devenu un pays d'opérations en 2012. À ce jour, la BERD a investi plus de 3,4 milliards d'euros au Maroc répartis sur 85 projets.
Détails chiffrés du prêt accordé à l'ANP
- Prêt de 40 millions d’euros
- Subvention de 6,2 millions de dollars des États-Unis octroyée par le Fonds pour l’environnement mondial (GEF)